C’est sans encombre que la capsule Starliner de Boeing s’est posée sur la Terre ce samedi 7 septembre. Le risque ayant été jugé trop grand par la Nasa, les astronautes ont dû rester sur la Station spatiale internationale (ISS).
Un retour en solitaire. La capsule Starliner de Boeing est revenue sur Terre ce samedi 7 septembre avec succès, mais sans les astronautes qui l'avaient emmenée vers la Station spatiale internationale (ISS), la Nasa ayant jugé que le risque était trop grand.
#Starliner landed today at White Sands Space Harbor in New Mexico at 12:01 a.m. ET on Sept. 7 (10:01 p.m. MT on Sept. 6). Teams on the ground welcomed the spacecraft and are now preparing to transport Starliner back to Florida for analysis and refurbishment.
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La capsule s'est posée en douceur à 04h01 GMT (6h01 en France) sur la base spatiale de White Sands, au Nouveau-Mexique, dans le sud-ouest des États-Unis. Sa descente a été ralentie par des parachutes et amortie par des airbags. Elle avait quitté l'ISS environ six heures plus tôt, selon la retransmission vidéo de la Nasa.
Les équipes au sol ont indiqué avoir entendu des bangs lorsque l'engin a traversé à une vitesse supersonique le ciel nocturne à une température de 3.000° F soit 1648,889° C lors de son entrée dans l'atmosphère.
La réputation de Boeing en jeu
La réputation du géant américain de l'aéronautique Boeing avait déjà pris du plomb dans l’aile avec les récents et nombreux problèmes sur ses avions de ligne. En juin dernier, les défaillances du propulseur et les fuites d'hélium sur la capsule ont été détectées au moment du vol habité inaugural, y ont mis un nouveau coup.
Malgré les tentatives du constructeur de convaincre la Nasa de la sûreté de son appareil, l'agence spatiale a préféré faire rentrer Butch Wilmore et Suni Williams via le concurrent de Boeing, c’est-à-dire avec la capsule de SpaceX Crew Dragon. Un désaveu pour le géant américain.
Les deux astronautes, qui ne rentreront pas avant l'an prochain, resteront plus de huit mois dans l'espace alors qu'ils devaient initialement effectuer une mission de huit jours.
Le responsable du programme de vols commerciaux habités de la Nasa, Steve Stich, avait déclaré à la presse cette semaine que l'agence spatiale «n'était pas à l'aise» pour procéder au retour des astronautes via Starliner «en raison de l'incertitude autour du modèle».
Ce vol retour sans accroc devrait aider le constructeur américain à rassurer et à obtenir de nouveaux agréments de vols habités.
Un retour sans dysfonctionnement
La Nasa a néanmoins salué la parfaite exécution de l'atterrissage. «La Nasa et Boeing ont beaucoup appris sur le Starliner dans l'environnement le plus extrême possible», a déclaré Ken Bowersox, administrateur associé de la direction des missions spatiales de l'agence.
«La Nasa se réjouit de poursuivre son travail avec l'équipe de Boeing en vue de la certification du Starliner pour les missions de rotation d'équipage vers la station spatiale», a-t-il ajouté.
Pendant le vol retour, les équipes au sol ont surveillé la performance de Starliner sous tous ses aspects, particulièrement ses propulseurs, qui avait connu des problèmes lors du vol aller.
Une fois le retour de Starliner acté, «nous aurons une meilleure compréhension de quand nous pourrons certifier l'appareil et de quand nous pourrons reprendre les vols», avait déclaré Steve Stich.
La Nasa a commandé il y a dix ans à Boeing et SpaceX un nouveau vaisseau chacun pour acheminer ses astronautes vers l'ISS.
Avec deux véhicules, elle souhaite ne pas se retrouver sans solution en cas de problème sur l'un ou l'autre. Mais l'entreprise d'Elon Musk a largement battu Boeing et joue seule le rôle de taxi spatial américain depuis déjà quatre ans.
Ce premier vol de Starliner avec équipage, réalisé avec des années de retard à cause de déconvenues au cours de son développement, devait être le dernier test avant le lancement d'opérations régulières.