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La «reine des ordures» jugée ce mardi pour avoir dissimulé 200.000 tonnes de déchets toxiques en Suède

L'ancienne directrice générale de Think Pink, Bella Nilsson, ancienne strip-teaseuse qui s'était autoproclamée «reine des ordures», est l'accusée la plus en vue de ce procès. [REUTERS]

Ce mardi s'est ouvert le procès de Bella Nilsson, la «reine des ordures» et ancienne directrice générale de Think Pink, qui est accusée avec dix autres personnes d'avoir déversé ou enterré illégalement environ 200.000 tonnes de déchets toxiques en Suède.

La plus grande affaire de criminalité environnementale de Suède. Ce mardi, le procès de onze personnes s'est ouvert à Stockholm (Suède). Ils sont accusés d'avoir déversé ou enterré illégalement environ 200.000 tonnes de déchets à travers tout le pays. Parmi ces déchets de construction, issus de la région de Stockholm, d'importantes quantités de matériaux toxiques que l'entreprise NMT Think Pink est accusée d'avoir dispersées sans intention de les retraiter correctement, rapporte l'AFP.

L'ancienne directrice générale de cette entreprise, Bella Nilsson, ancienne strip-teaseuse qui s'était autoproclamée «reine des ordures», est l'accusée la plus en vue de ce procès. Dernière arrivée à l'audience, cachée derrière de grosses lunettes de soleil noires, Nilsson a refusé de répondre aux questions des journalistes, repoussant leurs micros. Le procès, qui se tient dans un tribunal du nord de Stockholm, s'est ensuite ouvert et devrait durer jusqu'à mai 2025.

23 millions d'euros de dommages et intérêts demandés

Selon l'acte d'accusation, d'importantes quantités de PCB (polychlorobiphényles, polluants dit éternels), plomb, mercure, arsenic et autres produits chimiques ont été libérées dans l'air, le sol et l'eau, «ce qui a conduit, ou aurait pu conduire, à une pollution dommageable à la santé des humains, des animaux et à la flore».

L'entreprise, qui a fait faillite, «a récolté des déchets sans intention ou capacité de les traiter conformément à la législation», selon les procureurs. On y trouvait des matériaux de construction, de l'électronique, des métaux, du plastique, du bois, des pneus, des jouets etc. Think Pink a constitué des tas «non triés, écrasés, broyés et/ou sans protection suffisante», avant de les abandonner et d'en «céder le contrôle», selon l'acte d'accusation. 

Plusieurs communes réclament des dommages et intérêts pour les coûts de nettoyage et de décontamination, pour un total de 260 millions de couronnes (23 millions d'euros). L'une des principales demandes vient de la commune de Botkyrka où des monceaux de déchets de Think Pink ont pris feu, provoquant des incendies qui ont fait rage pendant des mois en 2020 et 2021, l'un d'eux à proximité de deux réserves naturelles.

Les onze accusés nient toute infraction. L'affaire est considérée comme le plus grand scandale environnemental suédois et l'enquête policière tient sur plus de 45.000 pages, tandis que 150 témoins sont attendus à la barre.

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