Le directeur du service de renseignement de la Confédération suisse, Christian Dussey, a estimé que le risque d’attentat terroriste s’était accentué depuis le début de l’année.
L’historique neutralité de la Suisse ne l’empêche pas d’être sous la menace du terrorisme. Le directeur du service de renseignement de la Confédération, Christian Dussey, a estimé que le risque d'attentat le plus probable en Suisse était «celui d'un acte de violence perpétré par un individu isolé inspiré par le djihadisme». Il fait notamment référence à l’attaque antisémite commise avec un couteau par un adolescent de 15 ans contre un juif orthodoxe en mars à Zurich.
«La Suisse est particulièrement touchée» par la menace islamiste de jeunes hommes voire adolescents, évoque-t-il dans un entretien diffusé jeudi par les journaux du groupe de presse Tamedia. «Trois jeunes de 15, 16 et 18 ans ont notamment été interpellés en avril à Schaffhouse et en Thurgovie pour des soupçons d'activités terroristes», a indiqué Christian Dussey.
Selon lui, la hausse de la radicalisation s’explique soit par un déséquilibre psychologique, soit par la volonté de se «mettre en scène» sur les réseaux sociaux.
La Suisse renforce ses mesures contre le terrorisme
Face aux attaques terroristes qui touchent l’Europe, et dont la Suisse n’est pas épargnée, les mesures ont été renforcées. «Depuis le 1er juin 2022, toutes les mesures de la loi fédérale sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme (MPT) sont en vigueur. Grâce à cette nouvelle base légale, la police peut agir plus facilement à titre préventif», indique un communiqué publié en juillet dernier.
Parmi ces mesures en vigueur, l’obligation pour les individus suspectés de participer à des entretiens, de se présenter à leurs convocations, et l’interdiction de contact avec certaines personnes, de quitter le territoire, ou de se trouver à des endroits géographiques déterminés. Ils peuvent également être assignés à résidence ou détenus en vue d’une expulsion.