Les autorités de santé israéliennes s’inquiètent d’une augmentation de la consommation de stupéfiants et d'une hausse des addictions depuis le début de la guerre opposant l'Etat hébreu aux terroristes du Hamas.
Des comportements à risque de plus en plus nombreux. «En réaction naturelle au stress émotionnel et dans la recherche de soulagement, on a assisté à une augmentation spectaculaire de la consommation de diverses substances sédatives addictives, qu'il s'agisse de médicaments sur ordonnance, de drogues illégales, d'alcool ou parfois de comportements addictifs comme les jeux d'argent», a expliqué à l'Agence France-Presse le psychiatre Shaul Lev-Ran, fondateur du Centre israélien sur la toxicomanie et la santé mentale à Netanya, dans le centre d'Israël.
Drogues, médicaments, jeux d'argent... La consommation de produits illicites et les comportements addictifs ont en effet explosé dans le pays après l'attaque du groupe terroriste Hamas le 7 octobre dernier.
Pour en arriver à ce constat, les scientifiques ont mené une étude sur un millier de personnes représentatives de la population israélienne.
Cette dernière a ainsi prouvé qu’il existe «un lien entre l'exposition indirecte aux événements du 7 octobre et l'augmentation de la consommation de substances addictives», de près de 25%.
Somnifères et analgésiques au premier plan
Selon cette même étude, réalisée en novembre et en décembre, la guerre aurait poussé 50% des survivants de l'attaque à augmenter leur consommation de substances addictives, 33% pour les personnes déplacées.
En Israël, l'utilisation de somnifères et d'analgésiques a explosé respectivement de 180% et 70%. Certains patients du docteur Shaul Lev-Ran lui réclament ainsi «quelque chose» en disant : «Mon fils se bat à Gaza, je dois dormir, sinon je ne pourrais pas aller travailler», a raconté le spécialiste à l’AFP, de plus en plus pessimiste quant à la consommation de ce type de produits.
«Il est déjà évident que nous sommes à la veille d'une épidémie dans laquelle de larges pans de la population développeront une dépendance à l'égard de substances» addictives, a-t-il expliqué. Aucune donnée n’a été établie du côté de Gaza.
Le 7 octobre, l'attaque organisée par le mouvement islamiste terroriste Hamas a entraîné la mort de 1.198 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur 251 personnes alors enlevées, 111 sont toujours retenues à Gaza, dont 39 sont mortes, selon l'armée.
En représailles à ce massacre, le pire depuis la Shoah, l'Etat hébreu a déclenché une guerre contre le groupe terroriste palestinien dans la bande de Gaza qui a fait officiellement près de 40.000 morts. Des chiffres établis d'après des données du ministère de la Santé du Hamas et difficilement vérifiables de façon indépendante.