Les mouvements hostiles au surtourisme se multiplient en Espagne. A Barcelone, plus de 2.000 personnes ont manifesté ce samedi pour dénoncer, entre autres, l'explosion des prix des logements.
Des milliers de manifestants. Sous le mot d'ordre : «Ça suffit ! Mettons des limites au tourisme», quelque 2.800 manifestants, selon la police, ont défilé à Barcelone (Espagne), ce samedi, pour exiger un changement de modèle économique pour la ville la plus visitée du pays.
«Nous n'avons rien contre le tourisme, mais contre l'excès de tourisme, si, parce qu'il rend la ville invivable», a expliqué Jordi Guiu, sociologue barcelonais de 70 ans.
L’Espagne est la deuxième destination mondiale derrière la France. L’an dernier, la péninsule ibérique a accueilli plus de 80 millions de touristes, selon l’Institut national des statistiques (INE). Un nombre record.
La croissance du pays a atteint 2,5% en 2023, portée par le tourisme, toujours d’après l’INE, ce qui confirme le dynamisme de l'économie espagnole dans un contexte international morose. Mais malgré ces chiffres, les Espagnols sont nombreux à souffrir d’un tourisme de masse, notamment à Barcelone, sur la Costa Dorada.
«Les touristes hors de nos quartiers»
Ce samedi, les manifestants ont déambulé en scandant «les touristes hors de nos quartiers», s'arrêtant devant certains hôtels à la surprise des visiteurs.
Les détracteurs du surtourisme dénoncent principalement son effet sur les prix des logements. Les loyers ont augmenté de 68% au cours de la dernière décennie, selon la mairie de Barcelone, mais aussi ses conséquences nocives sur les commerces locaux, l'environnement ou encore les conditions de travail des employés locaux.
Pour faciliter l'accès au logement des habitants, la mairie a récemment annoncé vouloir mettre un terme à la location d'appartements touristiques d'ici à 2029.
L’an passé, à elle seule, Barcelone a accueilli plus de 12 millions de touristes.