Un mois jour pour jour après les inondations qui ont fait au moins 230 morts dans le sud-est de l'Espagne, les opérations de nettoyage se poursuivent tandis que 4.000 enfants n'ont toujours pas repris l'école dans l'une des villes les plus touchées.
Des garages inondés, des odeurs nauséabondes et des cimetières de voitures, un mois jour pour jour après les inondations qui ont fait au moins 230 morts dans le sud-est de l’Espagne et notamment près de Valence, le pays est toujours meurtri.
«Il reste encore énormément de travail à faire, il y a des centaines de garages et de sous-sols inondés, des bâtiments endommagés, des entreprises fermées, des voies coupées, des villages entiers qui n'ont pas encore retrouvé une vie normale», a reconnu cette semaine Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol.
À Paiporta, où 45 personnes ont péri, le travail des bénévoles et des entreprises privées fait avancer la difficile reconstruction. Car «côté administrations publiques, c'est zéro», s'est agacée une riveraine, en résumant le sentiment de ses voisins, qui se sentent «abandonnés».
PAIPORTA.Hedor insoportable.Basura y coches.Vecinos desesperados pidiendo ayuda para sacar lodo de los garajes,contaminado con la de bajantes rotas.Voluntarios no podemos porq es peligroso y profesionales no aparecen si no es previo pago del servicio por la comunidad.SOS. pic.twitter.com/q28hNJPBLl
— Espavilem (@navi2004vcf) November 28, 2024
«Nous ne pouvons pas nous porter volontaires car c'est dangereux et les professionnels ne se présentent que si la communauté a payé pour le service. SOS», a, quant à elle, lancé une utilisatrice de X à propos de la situation à Paiporta.
Dans cette commune, 4.000 enfants n'ont toujours pas repris le chemin de l'école. Concernant les transports en commun, le métro est toujours impraticable à Valence et le service de bus ne parvient pas à satisfaire tous les usagers.
Un défi sanitaire
En parallèle du difficile retour à la vie normale, de nombreux habitants s’attellent encore au nettoyage des rues et des logements alors que les risques sanitaires sont très importants.
Dans les jours qui ont suivi les inondations, beaucoup d’Espagnols ont commencé à enlever la boue sans équipements adaptés, comme des masques. Cette matière s'avère être dangereuse en raison de la présence de métaux lourds, matière fécale et autres cadavres dans sa composition.
Les eaux non-évacuées ou stagnantes représentent également un risque. Elles sont propices à la prolifération des bactéries, qui peuvent être transmises à l’homme par les moustiques.
Lorsque les habitants des 80 villes touchées ont encore de l’eau potable, cette dernière peut possiblement avoir été contaminée par la décomposition des déchets, malgré les efforts des bénévoles venus des quatre coins du pays pour améliorer la situation.
Des aides supplémentaires
Cette semaine, le Premier ministre espagnol a annoncé une troisième salve d'aides de près de 2,3 milliards d'euros, portant à 16,6 milliards l'enveloppe globale dédiée aux régions affectées.
Mais, les sinistrés réclament plus d’aide, et ce depuis le début de la catastrophe. Ils déplorent notamment le déclenchement trop tardif de l’alerte météorologique, qui incombe au gouvernement et non aux régions bien que le pays soit décentralisé.
Pour lutter contre ces cas extrêmes, le gouvernement espagnol a approuvé un «congé payé climatique» de quatre jours pour éviter les déplacements en cas d'alerte météorologique.
Même s’il reste encore un travail titanesque, les autorités espagnoles souhaitent reconstruire au plus vite les zones détruites mais les experts invitent à repenser les aménagements, en intégrant davantage la nature et en déplaçant les quartiers susceptibles de subir des inondations.