La victoire écrasante du parti travailliste aux élections législatives a obligé Rishi Sunak a léguer sa place à Keir Starmer au 10 Downing Street. Aux commandes du Labour depuis 2020, le futur Premier ministre britannique a promis ce vendredi un «renouveau national» pour le Royaume-Uni.
Le nouveau visage de la gauche. En remportant largement les élections législatives britanniques, ce jeudi 4 juillet, Keir Starmer, 61 ans, a redonné le pouvoir au parti travailliste après quatorze années de gouvernements conservateurs.
«Minitieux et travailleur», rien ne le prédestinait pourtant à succéder à Rishi Sunak en tant que Premier ministre. Ancien avocat reconnu et ex-directeur du parquet général d’Angleterre et du Pays de Galles, Keir Starmer s’est investi en politique sur le tard, s’attelant à redresser et recentrer un parti durablement affaibli par son prédécesseur, Jérémy Corbyn, aux idées jugées «trop à gauche».
Pour ce faire, Keir Starmer n’aura d'ailleurs pas lésiné lors de sa campagne : il s'est séparé en interne de ceux qui ne partageaient pas sa vision et s’est attelé à écarter les accusations de complaisance envers l’antisémitisme, qui ont affaibli les travaillistes.
Pointé par ses adversaires pour ses fréquents changements de position et le manque de clarté de son programme, les Britanniques ont tout de même fait de lui, grâce aux urnes, l’homme du renouveau de la gauche au Royaume-Uni.
The work of change begins today. pic.twitter.com/DfP1UG1Upr
— Keir Starmer (@Keir_Starmer) July 5, 2024
Issu d’un milieu modeste
Né le 2 septembre 1962, Keir Rodney Starmer doit son prénom au fondateur du Labour, Keir Hardi. Il a grandi dans la périphérie de Londres avec un frère et deux soeurs, un père ouvrier et une mère infirmière, atteinte d’une maladie articulaire rare.
Après des études de droit à Leeds, puis Oxford, Keir Starmer a fait son entrée dans un cabinet spécialisé dans les droits humains, a défendu des syndicats, des militants écologistes, notamment contre la firme américaine McDonald’s, et a combattu la peine de mort dans les Caraïbes.
C’est en 2003 que ce joueur assidu de football et supporter d'Arsenal a accepté un poste officiel, dans l’objectif de reconstruire les services de police en Irlande du Nord après les Troubles, avant de prendre en 2008 la tête du parquet d’Angleterre et du pays de Galles.
Anobli par la reine Elizabeth II en 2014, il s’est fait élire, un an plus tard, pour la première fois en tant que député d’une circonscription du centre-nord de Londres. Malgré ses différents avec Jeremy Corbyn, l’ancien juriste est devenu porte-parole du parti travailliste sur le Brexit, alors que lui-même avait voté pour que le Royaume-Uni reste au sein de l’Union européenne.
Depuis, il n’a cessé d’affronter au Parlement ses prédécesseurs conservateurs, tels que Boris Johnson, Liz Truss et plus récemment Rishi Sunak.
Dans un Royaume-Uni divisé, Keir Starmer a tout à faire pour prouver aux Britanniques qu’ils se souviendront de lui comme de «quelqu’un qui aura mené un gouvernement travailliste audacieux et réformateur», comme il l’a promis à ses électeurs.