Le New York Times publie une tribune mettant en garde contre l’addiction aux réseaux sociaux. Le patron de l’autorité américaine de santé invite à lancer des avertissements similaires à ceux des paquets de cigarettes, principalement en direction des jeunes.
Les réseaux sociaux sont-ils une nouvelle grande addiction ? Une tribune du New York Times alerte sur les dangers des réseaux sociaux sur la santé, au point de proposer d’y ajouter des avertissements, à l’instar des paquets de cigarettes.
L’idée est venue de Vivek Murthy, patron de l’autorité américaine de santé. «Pourquoi somme nous incapables d’intervenir face aux préjudices que causent les réseaux sociaux ? Alors qu’ils sont tout aussi pressants et répandus que ceux des voitures, avions ou aliments dangereux», s’indignent Vivek Murthy. Ce dernier accuse les réseaux sociaux d'accentuer l'anxiété, la dépression et la perte d'estime de soi chez les jeunes. Pour Vivek Murthy, il faudrait mettre au point des avertissements similaires à ceux des paquets de cigarettes. «Le tabagisme aux Etats-Unis a fortement reculé depuis le premier avertissement apposé sur les produits des cigarettiers, il y a 50 ans», défend à ce sujet le New York Times.
Meta devant la justice
Le patron de l'autorité américaine de santé encourage par ailleurs le Congrès américain à légiférer pour empêcher «les plates-formes de collecter des données sensibles», et limiter «les fonctions comme les notifications push, la lecture automatique des vidéos et le défilement continu, qui nuisent au cerveau en développement et contribuent à un usage immodéré».
Les accusations qui pèsent sur les réseaux sociaux ne sont pas nouvelles. En octobre 2023, quarante États américains ont accusé Meta, groupe comprenant Facebook, de nuire à la «santé mentale et physique de la jeunesse». «Meta a exploité des technologies puissantes et sans précédent pour attirer (...) et finalement piéger les jeunes et les adolescents afin de faire des profits», indiquaient alors les procureurs généraux devant un tribunal californien.
Les attaques faisaient suite à une enquête de deux ans s'appuyant sur 20.000 pages de dossiers révélés après le licenciement d'une employée de Meta. Les documents montraient que l'entreprise avait délibérément dissimulé des données sur les méfaits des réseaux sur les jeunes.