A la demande des autorités chinoises, le géant américain du numérique Apple «est en train de retirer» Radio France et France Inter de sa boutique d’applications en Chine, a annoncé le groupe public français ce jeudi 20 juin.
Du contenu «illégal». Radio France a annoncé ce jeudi que le géant américain du numérique Apple «est en train de retirer» le groupe public français, qui comprend France Inter, de sa boutique d'applications en Chine à la demande des autorités.
«Nous regrettons que nos auditeurs installés en Chine se retrouvent ainsi sanctionnés en perdant un accès simple à nos directs et podcasts, en particulier à nos contenus d'information vérifiée», a déploré Radio France, qui a été informé via un message d’Apple.
Une strice réglementation
Le géant américain a notamment expliqué agir «à la demande de l'administration chinoise du Cyberespace (CAC)» parce que l'application de Radio France «comprend du contenu qui est illégal en Chine».
La marque américaine a ajouté ce vendredi 21 juin : «Nous sommes obligés de respecter les lois en vigueur dans les pays où nous opérons, même si nous ne sommes pas d'accord. Faisant référence à la loi locale sur la cybersécurité, l’administration chinoise du Cyberspace a ordonné le retrait de ces applications de la vitrine chinoise. Ces applications restent disponibles au téléchargement sur toutes les autres vitrines où elles apparaissent.»
«L'app influencerait l'opinion publique chinoise», a commenté sur X le directeur du numérique et de la stratégie d'innovation de Radio France, Laurent Frisch. «Nous suspectons qu'est ciblé l'excellent podcast de France Inter» sur le président chinois, intitulé «Xi Jinping, le prince rouge», a-t-il ajouté.
Apple nous informe que notre app @radiofrance sera dépubliée en Chine sur requête du Cyberspace Administration of China. L'app influencerait l'opinion publique chinoise.
Nous suspectons qu'est ciblé l'excellent podcast de @franceinter sur Xi Jingping https://t.co/rQxkwA5uRd pic.twitter.com/vQX4oqOBpS— Laurent Frisch (@laurentfrisch) June 19, 2024
Ce retrait intervient dans un contexte de surveillance accru de la part de la Chine envers les médias et internet, soumis à une stricte réglementation et une censure des contenus qui présentent la politique de l'Etat sous un mauvais jour ou sont de nature à créer de l'agitation.
De nombreux sites (Google, YouTube...), applications et réseaux sociaux étrangers (X, Instagram, Facebook...) sont ainsi inaccessibles sans outils informatiques comme des réseaux privés virtuels (VPN) permettant de contourner les blocages.