Le grand pèlerinage à La Mecque s'achève dans une chaleur accablante. Les autorités saoudiennes ont rapporté ce lundi 17 juin une vingtaine de décès liés aux températures extrêmes et des milliers de cas d'épuisement thermique parmi les pèlerins.
Cette année encore, le hajj, le grand pèlerinage musulman annuel, s'est déroulé pendant la saison la plus chaude en Arabie saoudite. Les températures ont grimpé jusqu'à 51,8 °C à La Mecque, poussant les autorités à lancer, ce lundi 17 juin, des appels à la prudence.
Malgré ces avertissements, plus de 2.700 cas d'«épuisement dus à la chaleur» ont été recensés pour la seule journée de dimanche. Parmi les pèlerins décédés, 14 étaient jordaniens, cinq iraniens et trois sénégalais.
des corps immobiles sur les routes
Face à ces conditions extrêmes, les autorités saoudiennes ont mis en place des mesures pour aider les pèlerins, comme la distribution d'eau et de boissons fraîches, l'installation de tentes climatisées et l'organisation de patrouilles médicales.
Cependant, certains pèlerins ont témoigné de la difficulté d'accès à l'aide et du manque de coordination entre les différents services.
Une Egyptienne de 61 ans, a raconté à l'AFP avoir vu des corps immobiles sur le bord de la route alors qu'elle se rendait et revenait des stèles représentant Satan. «On aurait dit le Jugement dernier, la fin du monde», a-t-elle confié.
Une autre pélerinne pakistanaise a notamment raconté avoir dû chercher de l'aide elle-même pour une femme gisant inconsciente au bord de la route.
Le Hajj, Un devoir religieux et un enjeu politique
Le hajj est l'un des cinq piliers de l'islam et constitue une obligation religieuse pour tous les musulmans qui en ont les moyens physiques et financiers. Chaque année, des millions de fidèles affluent à La Mecque pour accomplir ce rite initiatique.
Au-delà de sa dimension spirituelle, le hajj représente également un enjeu politique majeur pour l'Arabie saoudite. Le royaume se targue d'organiser un pèlerinage sûr et réussi, et utilise cet événement pour renforcer son image de leader du monde musulman.
Le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto du royaume, a réaffirmé l'engagement de l'Arabie saoudite à «tout faire pour aider les fidèles à accomplir leur culte en toute sécurité et en toute assurance».