Le ministère de la Défense israélien a annoncé ce mardi 4 juin un accord avec les Etats-Unis portant sur l'achat de 25 chasseurs furtifs F-35 pour un montant d'«environ trois milliards de dollars». Ces engins à la pointe de la technologie ont pourtant été raillés pour leurs multiples défauts et leur énorme coût de construction.
Israël a décidé de renforcer d'un tiers sa flotte de F-35. Le ministère de la Défense israélien a annoncé ce mardi qu’un accord a été conclu avec Washington pour l’achat de 25 chasseurs furtifs F-35 pour une somme avoisinant les trois milliards de dollars.
The Israeli Ministry of Defense has signed an agreement with the U.S. government for the third squadron of the "Adir" (F-35) aircraft, which will be integrated into the Israel Defense Forces (IDF). pic.twitter.com/zKixtrgFwR
— Ministry of Defense (@Israel_MOD) June 4, 2024
Ces engins, construits par le groupe de défense américain Lockheed Martin, devraient être livrés en 2028 au rythme de «trois à cinq avions par an», selon le communiqué du ministère. Cette livraison devrait ainsi porter à 75 le nombre de F-35 composant la flotte israélienne.
Cette dernière, qui a reçu les premiers exemplaires de cet engin en 2016, s’était félicitée en 2018 d'avoir mené les «premières frappes opérationnelles au monde avec un F-35».
Des F-35 critiqués pour leur coût et leurs performances
Considérés par beaucoup d’observateurs comme les avions de chasse les plus performants sur le marché actuellement, les F-35 ont la capacité pour porter et lancer l'arme nucléaire. Dans leur version marine, ces avions de cinquième génération peuvent même décoller et d’atterrir verticalement.
Néanmoins, ce chasseur furtif a aussi largement été critiqué par les spécialistes pour ses nombreux défauts et son immense coût de production. Sur ce dernier point, un rapport de l'U.S. Government Accountability Office (GAO) a estimé à 2.000 milliards de dollars le coût du programme F-35 sur l’ensemble de sa durée de vie.
Le magazine Géo a également compilé les problématiques les plus insolites relevées sur l’appareil sur un total de 71 défaillances constatées par le Pentagone dès 2021. Surnommé «Foudre», le F-35 a longtemps été interdit de voler près d’un orage avant la résolution annoncée de ce problème il y a quelques semaines. Autre souci majeur relevé : son canon interne a une précision jugée «inacceptable» par les instances américaines.
Un accord sur fond de tensions entre Israël et les Etats-Unis
L’annonce de cet accord sur la vente de 25 avions F-35 intervient sur fond de tensions entre les gouvernements américains et israéliens. Le 8 mai dernier, Joe Biden avait assuré qu’il ne livrerait d’«obus d’artillerie» à Tel Aviv en cas d'offensive militaire majeure contre la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza. Malgré cet avertissement, Benyamin Netanyahou a décidé d’attaquer la ville pour en déloger les bataillons du Hamas qui y seraient retranchés.
Cet accord permet donc d’apaiser les relations diplomatiques et économiques entre les deux pays, étroitement liés sur le plan politique et militaire. «A un moment où certains de nos adversaires essaient de saper nos liens avec notre plus grand allié, tout ce que nous faisons, c'est renforcer davantage notre alliance», a affirmé le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant.