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Guerre en Ukraine : trêve olympique, appel à la Chine, bataille du ciel... Quelles sont les grandes craintes de Volodymyr Zelensky ?

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit s'attendre à une offensive russe plus large dans le Nord et dans l'Est, qui viserait à prendre Kharkiv, régions où Moscou poursuit son assaut d’ampleur lancé le 10 mai. [Reuters ]

Volodymyr Zelensky s’est confié à l’AFP dans un entretien exclusif et inédit publié ce samedi. Il a indiqué s’attendre à une offensive russe plus large dans le Nord et dans l’Est, qui viserait à prendre Kharviv. Face à cela, il a exprimé ses craintes et aborde différents points.

Volodymyr Zelensky se confie. Dans un entretien exclusif donné à l'Agence France presse publié ce samedi 18 mai, il a évoqué les défis auxquels fait face l’Ukraine.

Une offensive russe contre Kharkiv

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit s'attendre à une offensive russe plus large dans le Nord et dans l'Est, qui viserait à prendre Kharkiv, région où Moscou poursuit son assaut d’ampleur lancé le 10 mai. Il a assuré que la situation est sous contrôle même s’il ne s’agirait que de la première vague et que d’autres sont à venir. «Ils sont à 5-10 kilomètres maximum de la frontière, on les a stoppés […] Je ne dirais pas que c’est un grand succès (russe), mais on doit être sobre et admettre que ce sont eux, pas nous, qui s’enfoncent dans notre territoire. C’est leur avantage», a-t-il déclaré. Il a néanmoins assuré que, malgré les avancées russes des derniers jours dans la région de Kharkiv, la situation était meilleure pour ses forces qu’il y a une semaine, lorsque les troupes du Kremlin ont franchi par surprise la frontière.

En revanche, selon lui la Russie n’a pas les forces pour attaquer Kiev. «Ils n’ont pas les forces pour une offensive d’ampleur sur la capitale comme ils l’avaient fait au début de l’invasion», a-t-il affirmé.

La bataille du ciel

Volodymyr Zelensky estime que l’Ukraine n’a qu’un quart des moyens antiaériens dont elle a besoin. «Aujourd’hui, nous avons 25 % de ce dont on a besoin pour défendre l’Ukraine, je parle de systèmes de défense aérienne», a-t-il détaillé. «120, 130 F-16 ou d’autres avions modernes. Au total, nous avons besoin de cette flotte d’un tel nombre de F-16 pour atteindre la parité», a poursuivi Volodymyr Zelensky.

Les forces de Moscou essayent de profiter du manque d'hommes et d'armes auquel est confronté l'Ukraine après deux ans de guerre. Volodymyr Zelensky a reconnu un manque d'effectifs : «On doit constituer les réserves […] Il y a un nombre important de brigades qui sont vides. On doit le faire pour que les gars (qui sont sur le front) puissent avoir des rotations normales. C’est comme ça que le moral s’améliorera».

Rejet d’une trêve olympique

Lors de cet entretien, il a abordé l'idée d’une «trêve olympique» pendant la durée des Jeux olympiques de Paris, qu'a souhaité le président français Emmanuel Macron. «J'ai dit : Emmanuel, nous n'y croyons pas. Imaginons une seconde qu'il y ait un cessez-le-feu. D'abord, on ne fait pas confiance à [Vladimir] Poutine. Deuxièmement, il ne va pas retirer ses troupes. Troisièmement, (...) dis-moi Emmanuel, ai-je dit, qui garantit que la Russie ne va pas en profiter pour faire venir ses troupes sur notre territoire ?», a raconté le président ukrainien, rejetant une «trêve qui, selon lui,  ferait le jeu de l'ennemi».

Un appel à la Chine

Le président de l’Ukraine s’est confié sur sa volonté de voir la Chine «impliquée» dans la conférence sur la paix en Ukraine que la Suisse doit organiser le 15 et 16 juin. Il a expliqué que les dirigeants chinois «vivent un peu avec le sentiment que si la Russie perd la guerre, ce n’est pas une perte pour la Russie, c’est une victoire pour les États-Unis. Pour eux, ce n’est donc ni une victoire pour l’Ukraine ni une perte pour la Russie […] C’est une victoire de l’Occident. Et ils veulent trouver un équilibre entre les deux. C’est pourquoi j’aimerais voir la Chine impliquée dans le sommet de la paix».

La peur de l’Occident

Volodymyr Zelensky a estimé que l'Occident avait «peur» aussi bien d'une défaite russe que d'une défaite ukrainienne, une situation qu'il n’a pas hésité à qualifier d'«absurde». «Nous nous trouvons dans une situation absurde où l'Occident a peur que la Russie perde la guerre. Et (en même temps) il ne veut pas que l'Ukraine la perde. Parce que la victoire finale de l'Ukraine mènera à la défaite de la Russie. Et la victoire finale de la Russie mènera à la défaite de l'Ukraine», a-t-il confié à l’AFP.

Interdiction de frapper en Russie 

Il a d'ailleurs aussi reproché aux Occidentaux d’interdire à l’Ukraine d’utiliser les armes fournies par l’Europe et les Etats-Unis pour frapper le territoire russe. «Ils peuvent nous frapper de leur territoire, c’est le plus grand avantage dont la Russie dispose, et nous ne pouvons rien faire à leurs systèmes [d’armements] situés sur le territoire russe avec les armes occidentales. Nous n’en avons pas le droit», a-t-il souligné. 

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