La flamme des Jeux olympiques de Paris 2024, remise vendredi aux organisateurs français lors d'une cérémonie à Athènes, va embarquer ce samedi à bord du trois-mâts Belem pour rejoindre Marseille le 8 mai prochain. Voici tout ce qu'il faut savoir sur ce voilier historique.
C’est un fameux trois-mâts, nommé le Belem, qui transportera la flamme olympique depuis le port du Pirée a Athènes, ce samedi, pour arriver jusqu'à Marseille, sa ville jumelle, le 8 mai prochain. La flamme sera ainsi transportée par ce voilier historique de 58 mètres de long sur 8,80 mètres de large, qui peut atteindre une vitesse maximale de 12 noeuds (environ 22 km/h) avec ses 22 voiles (voiles carrées, focs, brigantine, flèche et voile d’étai) et son grand mât d’une hauteur de 34 mètres. Le tout guidé par un équipage de 16 marins professionnels.
Deuxième plus grand voilier français
Agé de 128 ans, le Belem est le dernier trois-mâts français à coque en acier, un des plus anciens en Europe en état de navigation et le second plus grand voilier de France. Construit à Nantes et utilisé notamment dans les Antilles, il était devenu tour à tour anglais puis italien avant de battre à nouveau pavillon français.
Cet ancien voilier de charge, plusieurs fois transformé, motorisé et rebaptisé pour divers usages (croisière de luxe et navire-école), avait finalement été retrouvé par hasard à Venise dans un piteux état à la fin des années 1970, par un amateur nostalgique.
Racheté grâce à l'appui de la Caisse d'épargne, mécène de la Fondation Belem qui a entrepris sa restauration, il est aujourd'hui reconverti dans le cabotage, offre des stages d'initiation et de découverte aux passionnés, sert entre autres à la Marine nationale pour l'entraînement de ses mousses. Le Belem apparaît aussi lors des grands rassemblements de vieux gréements traditionnels. Surtout, ce navire fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 27 février 1984.
Depuis sa construction en juin 1896, le trois-mâts a pourtant connu plusieurs zones de turbulences. C'est même un miraculé. Lors de son voyage inaugural au Brésil, le Belem avait en effet été victime d'un incendie. Quelques années plus tard, en mai 1902, il avait échappé par miracle à l'éruption de la Montagne Pelée dans le port de Saint-Pierre, en Martinique. Touché mais jamais coulé, tout au long de son histoire, le navire a conservé une apparence proche de celle de ses origines.
des célébrations à Marseille
Après son traditionnel allumage sur le site antique d'Olympie le 16 avril et un parcours de 11 jours en Grèce, la flamme des Jeux olympiques de Paris 2024 prendra la mer, bien accompagnée par une quinzaine de jeunes éclaireurs venus de toute la France qui ont été désignés pour veiller sur elle pendant son voyage.
Après 12 jours de navigation, le Belem arrivera à Marseille le 8 mai en fin de matinée et sera accueilli par plus de 150.000 personnes, et par une parade maritime de près d'un millier de bateaux.
Des feux d’artifices, les musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Marseille et des tifos préparés par des groupes de supporters de l’OM, accueilleront en début de soirée le Belem dans le Vieux-Port. Un relayeur sera alors chargé de parcourir quelques mètres sur une piste d'athlétisme flottante avant d'allumer le chaudron olympique vers 19h45, en présence notamment du président de la République, Emmanuel Macron. La soirée se terminera par un concert gratuit des rappeurs marseillais Soprano et Alonzo.
Le lendemain, la flamme olympique voyagera dans les rues de Marseille, de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde jusqu’au stade Vélodrome avant de parcourir tout le pays, via les Antilles et la Polynésie française, pour arriver à Paris le jour de la cérémonie d'ouverture, le 26 juillet. Le Belem quant à lui restera quatre jours à quai dans le Vieux-Port avant de rejoindre les côtes portugaises et espagnoles et de revenir en France cet été.