Le scientifique franco-canadien Michel Sadelain a remporté un «Oscar de la science» à Los Angeles samedi 13 avril, pour des recherches lui ayant permis de programmer des cellules du système immunitaire à combattre le cancer.
Un rayonnement à l'international. Michel Sadelain, scientifique franco-canadien de 64 ans, s’est vu remettre un «Oscar de la science», samedi 13 avril à Los Angeles.
L’ingénieur généticien et thérapeute cellulaire a été récompensé par le Breakthrough Prize pour ses recherches qui ont permis de programmer des cellules du système immunitaire à combattre le cancer.
Lancé par des entrepreneurs de la Silicon Valley au début des années 2010, le Breakthrough Prize a été créé pour récompenser les percées en recherche scientifique.
Le prix se revendique comme un «Oscar de la science», et est maintenant plus valorisé que le prix Nobel.
Le scientifique aux côtés de plusieurs célébrités
Il a reçu son prix lors d’une prestigieuse cérémonie, réunissant plusieurs figures de la tech comme Bill Gates ou Elon Musk, mais aussi de grands noms d'Hollywood, comme Bradley Cooper, Jessica Chastain, ou encore Robert Downey Jr.
Grâce à son travail, une nouvelle forme de thérapie, appelée CAR-T, a pu être développée et démontrer une solide efficacité contre certains cancers du sang comme certaines leucémies, les lymphomes ou encore contre le myélome, un cancer sanguin grave et complexe.
«Ce prix, c'est une reconnaissance extraordinaire», a confié Michel Sadelain à l'AFP. «C'est d'autant plus un honneur que (...) mes collègues scientifiques m'ont longtemps dit que ça ne marcherait jamais», s’est-il souvenu sur le tapis rouge du musée des Oscars.
Une découverte digne «de la science-fiction»
Pour cause, ses recherches ont permis la reprogrammation génétique des lymphocytes T, qui sont les petits soldats du système immunitaire.
Ces «petits soldats» doivent alors acquérir des récepteurs capables de reconnaître et de combattre les cellules cancéreuses, que le corps laisse proliférer en temps normal, ne se rendant pas compte de leur nocivité.
Ces récepteurs ordonnent également aux lymphocytes T de se multiplier pour avoir plus de combattants contre la maladie. «De la science-fiction», s’est amusé le scientifique récompensé.
Né à Paris en 1960, Michel Sadelain a d’abord étudié la médecine dans la capitale française, puis l'immunologie au Canada, avant d’intégrer le Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York.
Grâce à ce prix, il va ainsi partager 3 millions de dollars avec Carl June, un immunologiste américain ayant également travaillé sur le sujet.
«Le plus grand plaisir néanmoins, c'est de voir des patients (...) qui n'avaient plus aucune chance et qui nous remercient, qui sont vivants aujourd'hui grâce aux cellules CAR-T», s’est-il félicité.