«Tsahal n'a pas réussi à atteindre les objectifs fixés par Benjamin Netanyahou», a estimé ce mercredi sur CNEWS Gilles Kepel, professeur des universités, au sujet du conflit israélo-palestinien.
Six mois après les attaques du 7 octobre, l’issue de la guerre en Israël et le Hamas semble encore bien loin. Le conflit s’enlise, faisant tous les jours de nouvelles victimes. Selon le professeur Gilles Kepel, spécialiste du monde arabe, «l’armée israélienne n’a pas réussi à atteindre les objectifs fixés à Benjamin Netanyahou», le Premier ministre israélien.
«On est en train de passer dans une phase d’affrontements de plus en plus dangereuse. (…) Yahya Sinouar, le patron du Hamas responsable de l’attaque du 7 octobre est toujours introuvable», a-t-il notamment expliqué.
Le professeur des universités indique par ailleurs que face à ces difficultés contre le Hamas, Israël tente de s’attaquer à d’autres de ses adversaires via des frappes aériennes, notamment en Syrie, où un commandant des Gardiens de la Révolution iranien a été tué à Damas. En réaction à cette frappe, l’ONU a notamment accusé les autorités israéliennes de vouloir «alimenter le conflit».
Israël intensifie également sa lutte contre le Hezbollah, armé et financé par l’Iran, et a récemment revendiqué l’assassinat d’un commandant de l’unité des missiles du groupe paramilitaire chiite au Liban.
«On est dans une logique d’escalade militaire, qui inquiète beaucoup le président américain Joe Biden», a donc souligné Gilles Kepel, qui a ajouté que «pour la première fois aux États-Unis, ça n’est pas le lobby pro-israélien qui fait consensus». De plus en plus de voix s’élèvent notamment pour une forme de neurtralité dans le conflit, mais également pour un soutien aux populations civiles à Gaza.
Mardi, le président américain s’est notamment dit «indigné» après la mort de sept membres de World Central Kitchen, une ONG humanitaire qui œuvre dans la bande de Gaza, tués par une frappe israélienne.