Donald Trump a une nouvelle fois provoqué un tollé, en publiant sur ses réseaux sociaux samedi une photo de Joe Biden ligoté, placardée à l’arrière d’un pick-up. Une image appelant à la violence, selon la Maison blanche.
Nouvelle frasque de Donald Trump, qui continue d'injurier ou d'offenser ouvertement ses adversaires démocrates. Le Républicain a partagé, sur son réseau Truth Social, une vidéo montrant deux voitures qui circulent sur une autoroute, décorées de drapeaux en soutien au magnat de l'immobilier. À l’arrière de l’une d’elle, une image de Joe Biden, allongé et ligoté avec, en titre, «Trump 2024».
Selon l’équipe de l’ancien président, la vidéo avait été filmée à Long Island jeudi 28 mars. Steven Cheung, porte-parole de la campagne de Donald Trump, a déclaré, selon CNN : «Cette image se trouvait à l'arrière d'une camionnette qui circulait sur l'autoroute. Les démocrates et les fous furieux n'ont pas seulement appelé à une violence méprisable contre le président Trump et sa famille, ils sont en train d'instrumentaliser le système judiciaire contre lui.»
Imagine if Joe Biden tweeted out a video of someone driving down the road with an image of Trump tied up in the back of a pickup truck. You already saw how MAGA reacted to Kathy Griffin, who I agree was wrong in what she did.
Can we all agree that a Presidential candidate… pic.twitter.com/7xe9ANtGPI— Brian Krassenstein (@krassenstein) March 30, 2024
Le partage de cette vidéo par Donald Trump a immédiatement été condamnée par l’équipe du président américain Joe Biden, qui y voit un nouvel appel à la violence, à quelques mois de l’élection présidentielle. Le porte-parole de la campagne de Joe Biden s’est également exprimé auprès de CNN, et a déclaré : «Cette image de Donald Trump est le genre de conneries que l'on affiche quand on appelle à un "bain de sang" (…) Trump incite régulièrement à la violence politique et il est temps que les gens le prennent au sérieux - il suffit de demander aux agents de la police du Capitole qui ont été attaqués pour protéger notre démocratie le 6 janvier.»
Une rhétorique violente
L’ancien président est effectivement poursuivi au pénal, notamment pour son rôle dans l’assaut du Capitole au début de l’année 2021, visant à empêcher l’officialisation de la victoire de Joe Biden à la dernière présidentielle, lors duquel de nombreux partisans de Donald Trump ont pénétré illégalement dans le Capitole, certains étant armés, pour en découdre. L'ancien président est notamment accusé de conspiration, de complot et de tentative d’obstruction à une procédure officielle dans cette affaire.
Depuis plusieurs mois, Donald Trump utilise effectivement une rhétorique plutôt violente, interprétée par ses adversaires politiques comme de l’incitation à la haine. En décembre dernier, il avait notamment suscité l’indignation après avoir déclaré que les migrants «empoisonnaient le sang» des États-Unis. Une autre fois, il a affirmé que l’industrie automobile américaine finirait en «bain de sang» s’il n’était pas élu en novembre prochain, ou a encore qualifié ses adversaires politiques de «vermines» qu'il faudrait «éradiquer».
Par ailleurs, Donald Trump a plusieurs fois promis, s'il est réélu, de gracier et faire libérer toutes les personnes condamnées pour leur participation à l'assaut du Capitole, qu'il estime être des «otages» d'un système judiciaire américain totalement corrompu.