Le procès d'un éleveur âgé de 75 ans, accusé du meurtre d'un migrant mexicain qui aurait pénétré sur sa propriété en 2023, s'est ouvert ce vendredi 21 mars.
L’immigration au cœur de l’élection présidentielle américaine. Le procès d'un fermier américain accusé d'avoir tué un migrant mexicain sur ses terres près de la frontière a débuté ce vendredi 21 mars.
George Kelly, un homme de 75 ans, est poursuivi pour le meurtre de Gabriel Cuen-Buitimea, membre d'un groupe de migrants sur qui l'éleveur a ouvert le feu avec un fusil d'assaut AK-47 à environ 90 mètres de sa propriété en Arizona (sud-ouest des Etats-Unis), située dans la municipalité frontalière de Nogales, en janvier 2023.
«Je veux que vous considériez Gabriel Cuen-Buitimea comme un être humain, et non comme George Kelly l'a décrit, c'est-à-dire comme un animal», a asséné la procureure Kim Hunley aux jurés, à l'ouverture de ce procès qui doit durer un mois. Les autres migrants n'ont pas été blessés et ont pu s'échapper vers le Mexique.
Arizona.
Hoy inicia el juicio contra George Alan Kelly, un ranchero del condado de Santa Cruz, acusado de matar a balazos a Gabriel Cuen Buitimea cuando cruzaba de forma ilegal a los Estados Unidos, en hechos ocurridos al Este de Nogales, Arizona. pic.twitter.com/guziSXR9Ji— César Barrón (@barron_cesar) March 21, 2024
La victime, âgée de 48 ans, était entrée clandestinement aux Etats-Unis à plusieurs reprises et a été expulsée pour la dernière fois en 2016, selon les archives judiciaires.
Une promesse d'expulsion massive
Le rancher, risquant 22 ans de prison, a affirmé avoir tiré en l'air par peur, après avoir entendu un bruit qu'il «pense être le son d'un tir de fusil», plutôt que d'avoir viser directement les migrants.
Son avocate, Brenna Larkin, a plaidé que l'éleveur était préoccupé par les passages fréquents de migrants sur son ranch près de la frontière, la police aux frontières lui ayant confié qu'«il y a de la drogue dans la région, il y a du trafic d'être humains». «Il savait que lui et sa femme étaient en danger», a-t-elle insisté.
Ce procès controversé débute dans un contexte de tensions croissantes juste avant l'élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis, en raison de l'augmentation du trafic de migrants à travers la frontière avec le Mexique. En 2023, le nombre d'arrestations à la frontière avec le Mexique a atteint un record de 2,4 millions de personnes.
Donald Trump s'est montré très ferme en affirmant que de nombreux migrants sont des criminels, qu'il a qualifiés d'«animaux» la semaine dernière, promettant des expulsions massives à la frontière en cas de réélection.
Face à son rival, le président sortant Joe Biden a rejeté la diabolisation des migrants et l'a accusé d'avoir saboté une tentative de réforme de l'immigration qui aurait pu lui enlever des arguments de campagne. Ce texte, rédigé par des membres des deux partis, a été rejeté par les républicains au Congrès.