Le président palestinien Mahmoud Abbas a nommé ce jeudi un de ses proches, l'économiste Mohammad Mustafa, comme Premier ministre de l'Autorité palestinienne. Une décision vivement critiquée par le Hamas, qui fustige cette nomination.
Le Fatah et le Hamas se sont écharpés vendredi soir à propos de la nomination d'un fidèle de Mahmoud Abbas au poste de Premier ministre. Une décision qui, selon des analystes, a pour but de convaincre la communauté internationale de sa volonté de réformer l'Autorité palestinienne, dans le cadre de l'éventuel «après-guerre» à Gaza.
Une nomination critiquée par l'organisation terroriste Hamas, qui accuse Mahmoud Abbas d'être «déconnecté» de la réalité. «Former un nouveau gouvernement sans consensus national va aggraver les divisions» interpalestiniennes, a-t-elle mis en garde dans un communiqué.
un pouvoir partagé entre le hamas et le fatah
Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, menée par le Fatah, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, et le Hamas, au pouvoir à Gaza.
Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont vivement critiqué le président Abbas pour son «impuissance» face à l'opération terrestre et aérienne israélienne dans la bande de Gaza, aujourd'hui ravagée par la guerre.
le fatah accuse le hamas d'être la cause de la situation actuelle
Tard vendredi soir, le Fatah a répliqué au Hamas, accusant dans un communiqué le mouvement islamiste «d'avoir causé le retour de l'occupation israélienne de Gaza» en «entreprenant l'aventure du 7 octobre» qui a mené à une «catastrophe».
«La véritable déconnexion de la réalité et du peuple palestinien est celle de la direction du Hamas, qui jusqu'à présent ne saisit pas l'ampleur de la catastrophe que connaît notre peuple», ajoute le Fatah, accusant le Hamas de ne pas avoir lui-même «consulté» les autres dirigeants palestiniens avant de lancer son attaque contre Israël.
La guerre qui oppose Israël et le Hamas a été déclenchée le 7 octobre par un massacre sans précédent menée par des commandos du mouvement islamiste infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes.