Lors d’un essai militaire au Nord de l’Écosse en janvier dernier, l’armée britannique a annoncé le succès de l’expérimentation d’une arme laser, baptisée DragonFire, capable de neutraliser des cibles aériennes.
Une nouvelle arme de défense. Face à la croissance frénétique de l'industrie militaire, le Royaume-Uni s’est félicité il y a quelques jours sur X d'avoir réussi l'expérimentation d'un laser militaire de nouvelle génération : le DragonFire, prototype technologique d’arme à énergie dirigée par laser («LDEW» ou «Laser directed energy weapon», en anglais, ndlr). Les essais réalisés en janvier dans les champs de tir des Hébrides extérieures, en Écosse, ont vraisemblablement donné satisfaction à la Couronne.
A newly declassified video shows the power of our DragonFire #laser in action
This technology is the result of joint working with world-class industry partners
For more on #DragonFire https://t.co/dXrYitxx6f@Leonardo_UK @QinetiQ @MBDAGroup pic.twitter.com/2CrHODAh7O— Dstl (@dstlmod) March 11, 2024
Un projet de longue date
Présenté pour la première fois en 2017 à la DSEI (Defence and Security Equipment International) à Londres, le DragonFire a été développé dans le cadre d’un partenariat entre le ministère de la Défense britannique et l’industrie privée. Le prototype est le résultat de plusieurs contrats d’une valeur totale de 100 millions de livres sterling de diverses sociétés.
Les essais devaient débuter en 2018, soit un an après sa présentation, mais la pandémie mondiale de Covid-19 et des problèmes techniques ont retardé l'échéance. Il a finalement été déployé pour la première fois en 2022 sur les champs de tir des Hébrides extérieures, en Écosse. Les premiers résultats de cette expérimentation ont prouvé la capacité du Dragonfire à suivre des cibles aériennes et maritimes avec une précision exceptionnellement élevée.
D’autres essais ont suivis jusqu’en janvier 2024, date à laquelle le Dragonfire a engagé, avec succès, une cible aéroportée. Selon le ministère de la Défense britannique, la portée du DragonFire est classifiée, mais le prototype peut atteindre n'importe quelle cible visible, même située à quelques kilomètres du sol.
Une arme fiable et peu onéreuse
Toujours selon le ministère de la Défense britannique, les armes à énergie dirigée par laser utilisent une technologie de combinaison de faisceaux pour fournir un faisceau laser unique avec une grande densité de puissance. Le DragonFire peut attaquer des cibles à la vitesse de la lumière, pour ensuite les traverser, ce qui entraîne une défaillance structurelle de ces dernières.
Outre sa puissance hors norme, le DragonFire s’avère très précis et peu onéreux. En effet, il peut toucher une pièce de 1£ (ou 1 euros) à un kilomètre de distance et l’allumer pendant 10 secondes équivaut au coût d’utilisation d’un radiateur ordinaire pendant une heure.
Le DragonFire a le potentiel de constituer une alternative peu coûteuse à long terme. Le coût de fonctionnement du laser est généralement inférieur à 10£ (12 euros) par tir, alors qu’à titre de comparaison, le missile standard utilisé par la marine américaine pour la défense aérienne coûte plus de 2 millions de dollars par tir.
Selon Grant Shapp, secrétaire d’État à la Défense, «ce type d'armement de pointe a le potentiel de révolutionner l'espace de combat en réduisant la dépendance à l'égard de munitions coûteuses, tout en réduisant également le risque de dommages collatéraux», tout en permettant de garantir «la sécurité de la Nation».
Outre le Royaume-Uni, d’autres pays dans le monde ont déjà lancé des projets pour se doter d’une telle arme, comme la France, Israël ou les États-Unis. Pour les Britanniques, l'arrivée du laser est prévue d'ici à 2029.