Ce mercredi, lors d’un entretien à la télévision russe, Vladimir Poutine a vanté l’arme nucléaire de la Russie. Le maître du Kremlin juge son armement «plus avancé» que celui des Etats-Unis.
Faut-il prendre les menaces du président russe au sérieux ? En temps de guerre, l’arme nucléaire est un véritable outil de dissuasion. Et ça, Vladimir Poutine l’a bien compris.
Ce mercredi, lors d’un long entretien à la télévision russe, il a même fait la promotion de l’armement nucléaire de son pays qu’il assure être «plus avancé» que celui des Etats-Unis. Le maître du Kremlin a été plus loin dans ses propos en soulignant que son arsenal était toujours «prêt» à une guerre nucléaire.
La Russie «prête» à un conflit nucléaire
«Des triades (les vecteurs de lancement d'armes atomiques, ndlr), seuls les Américains et nous en avons vraiment. Et là, nous sommes beaucoup plus avancés. Toute la composante nucléaire est plus moderne chez nous», a-t-il déclaré. Ces affirmations surviennent quelques jours avant le début de l'élection présidentielle, qui débute vendredi et qui, en l'absence de toute opposition, doit voir la réélection triomphale de Vladimir Poutine.
Ce n’est pas nouveau que le président russe utilise l’arme nucléaire pour menacer l’Occident, qui a souvent accusé le président russe d’user de menaces voilées à ce sujet, notamment quant à l'utilisation de ces armes en Ukraine. En revanche, même si Vladimir Poutine a ajouté que son pays était «prêt» à un conflit nucléaire, il a admis n’avoir jamais songé à utiliser de telles armes en Ukraine.
«Pourquoi devrions-nous utiliser des moyens de destruction massive ? Il n'y a jamais eu une telle nécessité», a-t-il assuré. Selon le président russe, la doctrine militaire de son pays prévoit l’usage de l’arme ultime si l’existence de la Russie est menacée ou en cas «d’atteinte à notre souveraineté et à notre indépendance».
Vladimir Poutine répond à Emmanuel Macron
Lors de cet entretien, le maître du Kremlin en a profité pour réagir pour la première fois aux propos d’Emmanuel Macron. Le 26 février dernier, le président français avait dit «ne pas exclure» l’envoi de troupes occidentales en Ukraine. «S'il s'agit de contingents militaires officiels de pays étrangers, je suis certain que cela ne changera pas la situation sur le champ de bataille. C'est le plus important, tout comme l'envoi d'armes ne change rien», a répondu le président russe.
Alors que le scrutin présidentiel est prévu du 15 au 17 mars, Vladimir Poutine a accusé l’Ukraine de vouloir le perturber en redoublant ses attaques contre le territoire russe. De son côté, Kiev a souligné qu'elle continuera ses attaques en Russie tant que l'armée russe occupera son territoire et bombardera ses villes.
«L'objectif principal, je n'en ai aucun doute, s'ils n'arrivent pas à saper les élections présidentielles en Russie, c'est au moins de tenter d'empêcher de manière quelconque les citoyens d'exprimer leur volonté», a pointé le président russe. Ces attaques, a-t-il affirmé, s'expliquent de manière «très simple», avec les «échecs sur la ligne de front» des Ukrainiens. Si la Russie est en position de force depuis l'échec de la contre-offensive ukrainienne de l'été 2023, elle ne parvient pas à vaincre l'Ukraine deux ans après y avoir envoyé ses troupes.