Au cœur de l’agenda politique français, le soutien à l’Ukraine a fait l’objet d’une explication ce jeudi 7 mars entre le président de la République Emmanuel Macron et les chefs des partis politiques. L’occasion de revenir sur le concept d’«économie de guerre», que le chef de l'Etat souhaite mettre en place depuis plusieurs mois.
Une course contre la montre est lancée. Vivement critiqué sur sa position sur l’Ukraine, Emmanuel Macron a accueilli ce jeudi les responsables de partis pour évoquer le conflit en amont d’un vote parlementaire qui s’annonce tumultueux, les oppositions ayant unanimement dénoncé les propos «irresponsables» du président sur la possibilité d'envoyer des militaires sur le terrain.
Emmanuel Macron avait insisté le 19 janvier dernier, sur l’importance de la mise en place d’une «économie de guerre» en France et en Europe, pour mieux soutenir Kiev, en réponse à son homologue russe Vladimir Poutine. «Nous continuerons à aider les Ukrainiens» car «on ne peut laisser la Russie penser qu'elle peut gagner (...) Une victoire russe, c'est la fin de la sécurité européenne», avait affirmé le chef de l'État lors de ses vœux aux armées sur la base navale de Cherbourg (Manche).
«La France a un rendez-vous avec son industrie de défense, une industrie en mode économie de guerre» avec «une capacité de production plus rapide et plus forte», insistait Emmanuel Macron.
Fabriquer plus et plus vite
L'expression «économie de guerre» est apparue durant la Première guerre mondiale, désignant une profonde transformation du modèle économique en place afin de pallier les bouleversements d’un conflit armé et ainsi se concentrer essentiellement sur l’effort de guerre.
Néanmoins, le sens de ce terme n'est pas le même aujourd'hui. Le président de la République a affirmé lundi refuser «d'entrer dans une logique d'escalade», après ses propos controversés sur l'option d'un possible envoi, à l'avenir, de militaires occidentaux en Ukraine.
Il ne s'agit donc pas de tourner l'entièreté de l'économie française en faveur de l'effort de guerre en l'Ukraine, mais plutôt d'augmenter considérablement la production en matière d'armement, notamment de munitions, mais aussi la livraison de vivres aux soldats ukrainiens par exemple. Une «économie de guerre» pour le «réarmement» de la France en somme, ayant pour but d'empêcher à terme toute implication de soldats français sur le terrain en Ukraine.