Les autorités allemandes ont perquisitionné une centaine de logements à travers le pays pour permettre le démantèlement du plus grand site spécialisé dans la criminalité : Crimemarket.
«Prestations criminelles», «mode d'emploi pour commettre des méfaits», «drogues»... Les rayons virtuels de Crimemarket sont désormais vides. La police allemande s'est félicitée d'un nouveau coup de filet dans la lutte contre la cybercriminalité ce vendredi. Plusieurs personnes ont été arrêtées tandis qu'une centaine de logements a été perquisitionnée pour démanteler le plus grand site germanophone de vente en ligne spécialisé dans la criminalité. L'opération a visé la plate-forme «Crimemarket», qui était toutefois toujours en ligne dans la matinée.
Ce site internet proposait la vente de produits stupéfiants de tous genres, mais aussi diverses «prestations criminelles», y compris «des modes d'emploi détaillés pour commettre de graves crimes», a précisé la police de Düsseldorf. Cette dernière prévoit de donner plus de détails lors d'une conférence de presse, ce vendredi, en début d’après-midi.
Une enquête de plusieurs années
Ce démantèlement a été opéré dans la soirée du jeudi 29 février en Allemagne et hors du pays. C'est le résultat d'une enquête menée depuis plusieurs années par une unité spéciale de la cyberpolice allemande. Elle a visé les personnes qui géraient le site, mais aussi les utilisateurs, vendeurs et acquéreurs sur la plate-forme, ont précisé les enquêteurs.
Grâce à cette action d’envergure, et en ciblant à la fois l'offre et la demande du marché criminel, la police allemande a frappé un grand coup dans la prévention contre la cybercriminalité. À la fin du mois de décembre 2023, le parquet général de Francfort-sur-le-Main, l’Office central de lutte contre la criminalité sur Internet (ZIT) et l'Office fédéral de police criminelle (BKA) avaient déjà fait désactiver la plate-forme du darknet «Kingdom Market» dans le cadre d'une action coordonnée au niveau international.
Plus de 42.000 produits étaient proposés sur le site internet dont environ 3.600 produits en provenance d'Allemagne. Dans le cadre de l'enquête, les autorités allemandes avaient coopéré étroitement avec les autorités avec la justice américaine, suisse, moldave et ukrainienne.