Pékin a présenté sa nouvelle base, la «Qinling Station», située dans une zone libre de glace en Antarctique. L’établissement serait dédié à «la recherche scientifique et à la promotion de la paix et du développement durable».
Le cinquième centre de recherche chinois situé dans la mer de Ross, en Antarctique, est opérationnel depuis le mercredi 7 février, a annoncé l’agence de presse Xinhua. L'établissement, baptisé le «Qinling Station», évoque dans sa structure la constellation de la Croix du Sud, et peut être occupé toute l’année.
Les travaux de la «Qinling Station», entamés en 2018, avaient été retardés en raison de la pandémie de Covid-19. En novembre dernier, une flotte de plus de 460 travailleurs avait été envoyée dans la zone libre de glace du pôle Sud pour finaliser la construction. La station de recherche de 5.244 m2 pourrait accueillir 80 personnes en période estivale, et 30 en hiver.
China's fifth scientific station in Antarctica, Qinling Station, which started operation on Wednesday, will offer strong support for international research, a Chinese official said. pic.twitter.com/t4xrZIQu48
— China Xinhua News (@XHNews) February 8, 2024
Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, cette nouvelle base serait une «plate-forme d’exploration scientifique visant à promouvoir la paix et le développement durable de la région». Lors de son inauguration, le président chinois Xi Jinping encourageait son équipage à «mieux connaître, protéger et utiliser la région polaire», afin de construire «une communauté d’avenir partagé pour l’humanité».
Une installation utile à des fins militaires
De nombreuses voix se sont élevées pour exprimer les craintes liées à la construction de la «Qinling Station». Elle pourrait être utilisée à des fins d’espionnage, pour renforcer le contrôle des voies de transport, mais aussi pour exploiter des ressources stratégiques.
Elizabeth Buchanan, experte australienne en géopolitique polaire, a assuré que l’absence de glace sur le centre de recherche chinois permettrait à l’équipage de s’y rendre à n’importe quel moment de l’année. Une situation qui assurerait une position stratégique intéressante à Pékin, qui a une «capacité remarquable» à planifier sur le long terme, a assuré Elizabeth Buchanan à Radio New Zealand. Selon elle, la «Qinling Station» pourrait devenir «un parfait endroit pour coordonner des attaques» en cas de guerre.
En effet, la base de recherche située dans la mer de Ross offre à la Chine un accès au passage de Drake, situé entre l’Amérique du Sud, le cap Horn et l’Antarctique. Cette route maritime gagnerait en popularité selon Elizabeth Buchanan, notamment à cause des difficultés de passage des plus grands navires dans les canaux de Panama et de Suez.
L’experte en géopolitique polaire a pointé du doigt la possibilité pour Pékin de bloquer le passage de Drake, rappelant que la Chine a également développé des infrastructures en Argentine et au Chili, de l’autre côté du bras de mer.