Au cours d'un meeting donné en Caroline du Sud ce samedi, Donald Trump a multiplié les annonces, allant d'une politique extrêmement stricte à l'arrêt de l'aide aux pays de l'OTAN en passant même par une invitation à envahir les pays qui ne paieraient pas leurs dettes.
Une avalanche de phrases choc. Donald Trump a menacé, lors d’un meeting en Caroline du Sud, de ne plus garantir la protection des pays de l'OTAN face à la Russie, en cas de retour à la Maison Blanche, lors de l'élection présidentielle américaine en novembre prochain. L’ex-président reproche fréquemment aux alliés de l’OTAN de ne pas financer suffisamment l'institution. Il s'est souvent montré dubitatif, voire hostile, sur la poursuite de l'aide américaine à l'Ukraine et a même fréquemment menacé de sortir de l'OTAN s'il retournait à la Maison Blanche.
Au cours du meeting, celui-ci a entre autres rapporté une conversation avec un des chefs d'Etat de l’organisation, sans le nommer. «Un des présidents d'un gros pays s'est levé et a dit : “eh bien, monsieur, si on ne paie pas et qu'on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ?”», raconte le milliardaire. Avant de révéler sa réponse : «Non, je ne vous protègerai pas. En fait, je les encouragerai à vous faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos dettes».
Cette déclaration intervient après que l'ex-président des Etats-Unis, et probable candidat face au président démocrate Joe Biden lors de lélection de novembre, a fait pression sur les élus républicains au Congrès, dans le but d’enterrer un projet de loi qui prévoyait une enveloppe supplémentaire d'aide à l'Ukraine et à Israël d'un montant de 95 milliards de dollars, nécessaire à la reconstitution des stocks militaires.
Une politique d’expulsion majeure des immigrés
Donald Trump a également salué le rejet d’un projet de loi sur l'immigration par le Congrès cette semaine, affirmant qu'en cas d'élection à la Maison Blanche, il conduirait une «opération d'expulsion» massive dès le premier jour de son mandat.
Le milliardaire avait convaincu des élus républicains au Congrès de bloquer le texte, privant le président Joe Biden, qu'il affrontera probablement lors de l'élection de novembre, d'un succès dans le dossier sensible de l'immigration.
«N'oublions pas que cette semaine, nous avons aussi remporté une grande victoire que tous les conservateurs devraient célébrer. Nous avons écrasé le projet désastreux de cet escroc de Joe Biden sur les frontières ouvertes », a-t-il lancé lors de cette même réunion. «Tout le groupe a fait un excellent travail au Congrès. Nous l'avons écrasé.»
L'ancien président, qui avait bâti sa popularité lors de sa première campagne victorieuse en promettant la construction d'un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, a assuré que l'expulsion de migrants constituerait l'une de ses priorités. «Dès le premier jour, je mettrai fin à toutes les politiques d'ouverture des frontières de l'administration Biden et nous lancerons la plus grande opération d'expulsion nationale de l'histoire des Etats-Unis. Nous n'avons pas le choix», a-t-il affirmé.
L’indignation de la Maison Blanche
Les mots de Donald Trump ont immédiatement fait réagir la Maison Blanche. «Encourager l'invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers est consternant et insensé», a réagi Andrew Bates, son porte-parole, dans un communiqué publié samedi soir. «Plutôt que d'appeler à la guerre et de promouvoir le chaos, le président Biden continuera à soutenir le leadership américain», a-t-il réaffirmé.
Donald Trump n’a par ailleurs pas manqué de lancer une pique à Nikky Haley, ex-gouverneure de l'Etat de Caroline du Sud et sa rivale pour l'investiture républicaine, en ironisant sur l'absence de son mari à ses côtés durant la campagne, lequel est engagé pour un an dans un déploiement militaire à Djibouti. «Où est son mari ? Oh, il est parti, il est parti. Qu'est-il arrivé à son mari ?», a-t-il lancé avec des effets de voix.
«Il est en déploiement au service de notre pays, quelque chose dont vous ne connaissez rien», a-t-elle lancé sèchement pour réponse.