Le principal opposant de Vladimir Poutine doit recueillir, avant ce mercredi 31 janvier, les signatures nécessaires à sa candidature au scrutin présidentiel du 15 au 17 mars. Contre vents et marées, Boris Nadejdine s'est prononcé pour l'arrêt de la guerre en Ukraine, que la Russie a envahi en février 2022.
Il existe un point commun entre les régimes politiques français et russe. Pour espérer figurer sur la liste de candidats retenus pour les prochaines élections présidentielles, Boris Nadejdine doit obtenir 100.000 signatures de la part d’élus de la Fédération de Russie.
Bien qu’il ait d’ores et déjà annoncé avoir obtenu le nombre minimal, l’homme de 60 ans n’a pas atteint le quota de signatures dans certaines régions, dont la Bouriatie, république extrême orientale qui exige 2 500 approbations.
Vieux briscard de la politique russe, Boris Nadejdine, ingénieur de formation, apparaît pourtant comme le seul adversaire crédible face à Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 2000 et candidat à sa succession – le président a d'ailleurs, sans surprise, obtenu plus de 300.000 signatures.
VILIPENDER LA POLITIQUE INTERNATIONALE DE POUTINE
L’homme aux cheveux grisonnants continue de vilipender la politique internationale de Vladimir Poutine et la guerre «sans fin» dans laquelle ce dernier s’est embarqué en Ukraine en février 2022. A plusieurs reprises, Boris Nadejdine a fait part de son inquiétude sur la possible vassalisation de la Russie - mise au ban par les Occidentaux - par la Chine.
Outre les mises en geôle d’opposants indésirables (Alexeï Navalny), le recueil des signatures est la ressource imparable utilisée par le pouvoir pour évincer les candidats indésirables à toutes les élections possibles.
De nombreuses ONG ont pointé du doigt, ces dernières années, les erreurs inventées par la Commission électorale, suffisant à bloquer la participation d’un candidat (un nom mal orthographié, une liste de soutiens falsifiée…).
Raison pour laquelle l’entourage de Boris Nadejdine voit large : 150.000 signatures pour espérer se présenter en mars prochain. Même s'il sillonne les plateaux de télévisions russes, l'ancien député (1999-2003) ne se fait guère d’illusion à l’approche de la date butoir. L’emprise de Vladimir Poutine sur les arcanes du pouvoir est telle que l’identité du prochain président russe est déjà connue.