Un rapport du Pentagone, publié lundi 29 janvier, révèle que l’attaque de drone ayant tué trois militaires américains en Jordanie le week-end dernier s’est produite parce que les défenses américaines ont confondu l'appareil ennemi avec l'un de leurs drones qui rentrait à la base.
Une erreur d'appréciation aux conséquences dramatiques. Le Pentagone révèle dans un rapport publié lundi que l’attaque de drone ayant tué trois soldats américains en Jordanie le week-end dernier est survenue après que les défenses aériennes américaines ont confondu le drone responsable ennemi responsable de l'attaque avec l'un de leurs propres drones.
Des militants, soutenus par l'Iran, avaient lancé un premier drone samedi 27 janvier vers un avant-poste allié des États-Unis situé près de la frontière jordano-syrienne.
Mais au même moment, un drone américain rentrait à la base, ce qui a semé la confusion parmi le personnel sur place, retardant considérablement les tentatives de destruction de l'appareil ennemi, ont indiqué des responsables militaires non identifiés au Wall Street Journal lundi 29 janvier.
Le site n’était pas «moins bien protégé»
Le drone terroriste a frappé des quartiers d'habitation des soldats, tuant trois soldats américains et blessant au moins 34 autres militaires.
«Je pense que ce qui est différent dans cette attaque, c'est l'endroit où il a atterri - il a frappé là où se trouvent nos quartiers d'habitation», a déclaré Sabrina Singh, porte-parole du Pentagone, lors d'une conférence de presse lundi 29 janvier.
«Je crois que c'était très tôt le matin, donc les gens étaient dans leur lit quand le drone a frappé», a-t-elle poursuivi.
La porte-parole du Pentagone a également indiqué que le commandement central des États-Unis examine actuellement ce qui peut être fait en ce qui concerne les défenses aériennes américaines. Il étudie cet incident «afin de déterminer comment nous pouvons agir au mieux ou à quelle vitesse nous pouvons renforcer nos systèmes de défense aérienne».
La porte-parole a aussi insisté sur le fait que le site n’était pas moins bien protégé que d'autres bases régionales récemment attaquées sans faire de victimes.
Joe Biden réagira «de manière très conséquente»
Selon la porte-parole du Pentagone, 165 attaques contre les forces américaines sont survenues depuis le 17 octobre, dont 66 en Irak, 98 en Syrie et celle du samedi 27 janvier en Jordanie. Outre les trois Américains tués en Jordanie, environ 80 membres des forces américaines ont été blessés sans gravité lors de ces attaques.
«À ma connaissance, il n'y avait rien de différent ou de nouveau dans cette attaque par rapport à ce que nous avons vu dans d'autres installations qui abritent nos militaires», a-t-elle assuré.
«Malheureusement, cette attaque a réussi, mais nous ne pouvons pas écarter l'idée que d'autres attaques, que ce soit en Irak ou en Syrie, n'avaient pas pour but de tuer nos militaires», a-t-elle déploré.
De son côté, le président américain Joe Biden a déclaré que l'attaque avait été lancée par des «groupes militants radicaux soutenus par l'Iran et opérant en Syrie et en Iran».
Des propos appuyés par une chaîne Telegram utilisée par des groupes terroristes pro-iraniens, qui a ensuite affirmé que l'assaut avait bien été lancé en représailles à une frappe américaine dans le sud de Bagdad quelques jours auparavant. Deux terroristes y avaient trouvé la mort.
Selon les déclarations de John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, les auteurs de l'attaque étaient probablement soutenus par le Kataib Hezbollah, a-t-il déclaré lundi 29 janvier à CNN, ajoutant que Joe Biden réagirait «au moment et de la manière qu'il choisira» et «de manière très conséquente».