Emmanuel Macron entame, ce mardi 30 janvier, une visite d'Etat de deux jours en Suède, où il a prévu de rencontrer son homologue, le roi Charles XVI Gustave. Cette entrevue doit permettre d'aborder la délicate question de la défense européenne alors que le royaume scandinave continue de pousser pour adhérer à l'OTAN.
Emmanuel Macron est toujours le maître du temps. Dans l’ombre des contestations des agriculteurs en France, le président français entame, ce mardi, une visite de deux jours en Suède, à l’invitation de son homologue, Charles XVI Gustave.
D’abord prévue en octobre dernier mais repoussée suite à l’attentat de deux supporters de football suédois à Bruxelles, l’entrevue doit permettre aux deux chefs d’Etat de renforcer leur partenariat stratégique et d’évoquer l’avenir de la défense européenne.
Par sa position géographique et son histoire, la Suède continue de se méfier de la Russie, un voisin encombrant et belliqueux. Depuis mai 2022, dans le contexte de la guerre en Ukraine, le royaume scandinave a entamé un processus d’adhésion à l’OTAN. Seule la Hongrie continue de s’opposer à l’entrée du pays dans l’Alliance atlantique malgré l'adoption par les députés turcs de la demande suédoise, le 23 janvier, après des mois de tergiversations.
approche commune d’économie de guerre
La Suède «est un pays qui a la même vision de la souveraineté que la France» avec «la volonté de développer des capacités sur un spectre très large, que ce soit des capacités opérationnelles et industrielles», a confié un conseiller du président français à l’AFP. En amont de cette visite, les deux pays ont réitéré leur volonté de développer une approche commune d’économie de guerre.
Charles XVI Gustave, qui vient de célébrer son jubilé - un record de longévité dans l’histoire du royaume scandinave (50 ans) -, et Emmanuel Macron ont prévu de signer un certain nombre d’accords bilatéraux, dans le secteur de la défense et de la sécurité. En ligne de mire, la mise au point du missile antichar Akeron par les entreprises Saab et MBDA, leader européen dans la conception de missiles.
Preuve de la place accordée par Paris à ces thèmes, Emmanuel Macron est le premier président français à se rendre en Suède depuis Jacques Chirac en 2000. Malgré une légère inflexion au cours des dernières années, les deux pays entretiennent des relations commerciales privilégiées, avec des échanges annuels estimés à 22 milliards d’euros.
Une rencontre avec des étudiants prévue
Le président français a prévu de rencontrer, mardi, à l’occasion d’une conférence de presse, le chef du gouvernement suédois Ulf Kristersson, élu à la tête d'une coalition de droite depuis octobre 2022. Dans la foulée, il s’exprimera devant un parterre de jeunes officiers suédois de l’Académie militaire de Karlberg, dans le nord de Stockholm.
Pour clôturer cette tournée diplomatique, Emmanuel Macron ralliera l’European Spallation Source (ESS) de Lund, centre de recherche scientifique utilisant des techniques de dispersion des neutrons et situé au sud de la Suède. Le chef d'Etat profitera de la présence d'étudiants pour échanger sur «les enjeux de résilience des sociétés démocratiques européennes».
À cinq mois des élections européennes et à deux jours d’une réunion délicate du Conseil européen au cours de laquelle les dirigeants des pays membres de l’Union européenne débattront d’une aide financière de 50 milliards d’euros accordée à l’Ukraine, Emmanuel Macron continue de souffler le chaud et le froid, au nom des intérêts du continent.