Le réseau de tunnels souterrains construit par le groupe terroriste du Hamas sous la bande de Gaza, s’avère beaucoup plus vaste et important que ce qu’avait évalué l’armée israélienne, d’après plusieurs documents transmis par Tsahal.
Une forteresse sous Gaza. Mesuré en décembre dernier, le réseau de tunnels sous Gaza ou le «métro» était estimé jusqu’à aujourd’hui à 400 km de longueur. Mais d’après plusieurs documents, photos et vidéos de l’armée israélienne, il serait désormais envisagé entre 650 et 750 km de long, a rapporté le New York Times relayant les informations de Tsahal.
Le sous-sol de la ville de Khan Younès, au sud, abriterait à lui seul 160 km de tunnels, un chiffre à comparer avec la totalité de la bande de Gaza, qui ne fait que 25 km de long. A titre d’exemple, l’un des tunnels de la bande de Gaza est assez large pour que des voitures puissent y circuler. Un énième tunnel s’étendrait sur l’équivalent de trois terrains de football et caché sous un hôpital.
A noter que l’armée israélienne a également fait la découverte, durant ses interventions menées depuis les attaques du 7 octobre, d’un tunnel d’une profondeur de sept étages dont l’accès en colimaçon était caché sous la maison d’un membre haut placé du Hamas. Pour le moment, ces données sont avancées uniquement par l’armée israélienne et des responsables américains, comme l’a rappelé le New York Times.
Deux types de tunnels
Si ces constructions étonnent par leur étendue mais aussi leur qualité, elles sont un défi majeur pour l’armée israélienne. Et pour cause ces cachettes servent à la fois d’issues de secours pour les terroristes, mais elles sont aussi des bases militaires et des caches d’armes. Elles permettent au groupe du Hamas de déplacer ses forces en toute discrétion, mais aussi les otages israéliens.
Deux types de tunnels sont distingués par les autorités d’Israël. Le premier, le tunnel de «commandants» est plus profond que les autres, mais aussi plus confortable pour permettre à ces mêmes commandants d’y séjourner durant une durée assez longue, la plupart du temps pour échapper à l’armée israélienne.
Le second est celui des «agents». Plus spartiates, ces réseaux sont plus étroits et moins profonds. Nombreux d’entre eux sont d’ailleurs piégés avec des bombes dissimulées dans les parois. Le Hamas a en grande partie misé sur les tunnels, ne possédant ni les ressources ni les effectifs pour combattre Tsahal dans une guerre conventionnelle. Et ces réseaux sont le fruit d’un travail datant de plus 15 ans.
Plusieurs millions d’euros investits
Israël a trouvé un budget daté de 2022 chiffrant à 1 million de dollars (917.900 euros environ) les portes des tunnels, des ateliers souterrains et d’autres dépenses à Khan Younès, la plus grande ville du sud de Gaza. Un autre rapport en date de 2015 indique que le Hamas a dépensé plus de 3 millions de dollars (2,75 millions d’euros environ) pour construire des tunnels à travers la bande, dont beaucoup sous des infrastructures civiles comme des écoles et des hôpitaux, selon l’armée israélienne.
D’après un responsable israélien et toujours selon les faits rapportés par le New York Times, sans l’intervention terrestre d’Israël, l’armée aurait mis un an pour trouver un seul tunnel, laissant présager la complexité de ces réseaux. Et pour trouver plus d’informations, Tsahal a examiné les ordinateurs des ingénieurs du Hamas qui ont conçu les tunnels, a indiqué un haut responsable israélien.
D’autres documents ont permis de localiser des entrées de tunnels dissimulées sous les habitations de certains gazaouis. Près de 190 soldats israéliens sont morts depuis les attaques du 7 octobre et 240 blessés, a affirmé Tsahal, sans préciser les pertes liées aux tunnels.