Londres veut interdire le mouvement islamiste Hizb Ut-Tahrir, qualifié de «terroriste». Quel est ce mouvement non-violent qui passait jusque-là sous les radars ?
Selon les informations des médias britanniques ce lundi 15 janvier, le ministre de l'Intérieur, James Cleverly, a déclaré que l'organisation islamiste Hizb ut-Tahrir avait été classée comme organisation terroriste interdite. Créé en 1953, le groupe islamiste Hizb ut-Tahrir, autoproclamé partie de la Libération, est aujourd'hui présent dans le monde entier et s’exprime ouvertement sur ses objectifs.
«Hizb ut-Tahrir est une organisation antisémite qui défend et encourage le terrorisme», a déclaré le ministre britannique de l'Intérieur James Cleverly dans un communiqué.
Si la motivation première du groupe était la libération de la Palestine, il souhaite désormais la création d’un califat mondial basé sur la charia. Le groupe affirme ne vouloir utiliser que des moyens non-violents pour y parvenir. Il s’agit là d’une distinction majeure et peut-être une raison pour laquelle les autorités internationales y portent moins attention.
Néanmoins, le groupe soutient le jihad, c'est-à-dire selon les définitions, une action armée comme mode de défense. «Il entend n'utiliser la guerre sainte contre les régimes impies qu'une fois l'institution califale rétablie à l'échelon mondial. L'ordre d'entreprendre le jihad ne devrait être donné que par un calife ou un émir reconnu par Hizb ut-Tahrir», est-il précisé dans l’ouvrage «Islamisme, Soufisme, Évangélisme : la guerre ou la paix».
Aussi, la violence n’est pas toujours physique. Elle peut également prendre une forme psychologique dommageable pour les victimes. Les membres de l'organisation se prétendent non-violents car ne considèrent que l’aspect physique de la violence mais usent tout de même de «tactiques nuisibles».
Le groupe est accusé de propagande ayant à plusieurs reprises distribuer des tracts incitant à la violence anti-juive, en tenant des conférences idéologiques dans les universités et en soutenant des actes terroristes.
en lien avec des bandes organisées
Depuis le début du conflit israélo-palestinien, cette organisation islamiste peu connue du grand public a lancé des appels à la manifestation dans différentes villes européennes.
Selon Le Temps, de plus en plus de groupes islmamistes sont montrés du doigt par les médias. On constate que «des membres de bandes organisées se rapprochent des groupes islamistes», comme le confie un spécialiste au Monde : «Islamistes et gangs tentent de recruter parmi les mêmes jeunes».
Plusieurs pays l'ont déjà interdit, comme l'Allemagne, l'Egypte, le Bangladesh, le Pakistan, et plusieurs Etats d'Asie centrale, rappelle Londres.