Considéré comme un «grave danger» par Pékin, en raison de ses positions en faveur de l’indépendance, Lai Ching-te a remporté l’élection présidentielle de Taïwan, ce samedi 13 janvier, selon des résultats officiels quasi-définitifs.
Une victoire sous haute tension. Lai Ching-te, vice-président du Parti démocratique progressiste (DPP), a remporté l'élection présidentielle à Taïwan ce samedi 13 janvier. Selon des résultats officiels presque définitifs, rapportés par l’AFP, il a obtenu 40,2 % des voix.
Après l’annonce des résultats, le gagnant a «remercié le peuple taïwanais pour avoir écrit un nouveau chapitre dans notre démocratie», alors qu’il est perçu comme un «grave danger» par la Chine, en raison de ses positions en faveur de l'autonomie de cette population de 23 millions de personnes, située à 180 kilomètres des côtes chinoises.
Le nouvel élu, âgé de 64 ans, a également affirmé devant ses partisans que la population avait su «résister avec succès aux efforts des forces extérieures pour influencer cette élection», faisant allusion à la Chine, qui revendique l’île.
«Nous sommes convaincus que seul le peuple taïwanais a le droit de choisir son propre président», a-t-il ajouté, promettant de «protéger Taïwan des menaces et intimidations de la Chine». Ce dernier avait exhorté le peuple de faire le «bon choix» au risque de réprimer violemment une tentative d'indépendance.
Lai Ching-te a toutefois promis de «poursuivre les échanges et la coopération avec la Chine».
Etudiant à Harvard
Vice-président depuis quatre ans, ce fils de mineur a étudié à Harvard aux États-Unis et a d'abord été médecin à l'hôpital de Tainan, dans le sud-ouest de l'île. D'origine modeste, à l'inverse de la majorité de la classe politique taïwanaise, il a été élevé par sa mère après le décès de son père quand il était enfant.
Décrit comme pugnace et combatif, Lai Ching-te - qui se fait aussi appeler William Lai - se décide à entrer en politique en 1996, quand Pékin effectue des tirs d'essai de missiles autour de Taïwan au moment de la première élection présidentielle démocratique. «J'ai décidé qu'il était de mon devoir de participer à la démocratie taïwanaise et d'aider à protéger cette expérience naissante de ceux qui lui voulaient du mal», avait-il témoigné l'an passé dans le Wall Street Journal.
D'abord député puis maire de Tainan, il devient ensuite Premier ministre en 2017, pour le Parti démocrate progressiste (DPP).
Pékin l'a qualifié, lui et sa colistière Hsiao Bi-khim, ancienne représentante de Taipei à Washington, de «dangereux duo pro-indépendance».