En soutien aux chrétiens persécutés, des monuments et des cathédrales du monde entier ont été illuminés en rouge, dans la nuit du mercredi 22 au jeudi 23 novembre.
Rouge comme la couleur du sang pour ne «pas fermer les yeux» sur les persécutions faites aux chrétiens dans le monde. Montmartre, comme le Christ Rédempteur de Rio, la fontaine de Trevi à Rome, le Colisée, le Parlement de Vienne et autres, ont revêtit la couleur symbolique, ce mercredi 22 novembre. Ce projet est à l’initiative de l’association «Aide à l’Église en Détresse» (AED), qui agit dans le monde pour permettre aux chrétiens de vivre librement leur foi.
«Un chrétien sur sept vit dans un pays où la liberté religieuse n’est pas respectée», confirme l'AED, à CNEWS. «Il y a des pays où on ne peut pas être chrétien et d’autres où la discrimination est quotidienne. Au Pakistan par exemple, un chrétien ne peut pas être professeur».
Burkina-faso : 50 % du territoire est entre les mains des terroristes
Au Burkina-Faso, «les chrétiens sont pris pour cible», nous confie l'AED. Les processions sont désormais interdites sur une partie du territoire. Les prêtres sont obligés de changer l’heure des messes tous les dimanches pour éviter les attentats et les cloches ne sonnent plus.
Arménie : les chrétiens sont chassés
L’Arménie, faisant partie des premiers royaumes chrétiens, vit sous les bombes depuis le 12 décembre 2022. L’Azerbaïdjan qui bloquait l’unique corridor d’accès au Haut-karabagh, condamnant à la famine les 120.000 chrétiens arméniens vivant dans cette enclave a été réouvert provocant l’exode de plus de 100000 Arméniens.
«J’avais dit qu’on chasserait [les Arméniens] de nos terres comme des chiens, et nous l’avons fait», a déclaré Ilham Aliyev, le président de l’Azerbaïdjan.
«Ce fut le moment le plus douloureux pour moi et pour nous tous, ce moment où tu es chassé de ta propre patrie. Tu dois quitter ta maison. Laisser ce que tu as gagné toute ta vie, tous tes souvenirs, les tombes de tes ancêtres», a témoignée Malvina Hayrapetyan, une Arménienne qui a dû fuir son pays. «Aujourd’hui, quand on me demande, ainsi qu’à mes proches, ce que nous ferons demain, la réponse est : "je ne sais pas"».
Pakistan : les exécutions se multiplient
Les accusations de blasphème sont souvent invoquées bien qu’elles se révèlent généralement fausses et sans fondement. Des haut-parleurs de mosquées appellent à massacrer les chrétiens.
On se souvient de la femme Asia bibi mise en prison pendant 10 ans, accusée d’avoir bu dans le même verre qu’une musulmane, et de l'enseignante Safoora Bibi qui s’est faite trancher la gorge par deux collègues, après qu'une de leurs nièces avait déclaré l’avoir vu offenser le prophète Mahomet dans un rêve.
Le 16 août dernier, 24 églises, des centaines de maisons et de cimetières ont été ravagés à cause d’une rumeur selon laquelle deux chrétiens auraient profané le Coran et plus récemment, un Pakistanais a été accusé de blasphème et emprisonné pour avoir publié sur Facebook un passage de la bible.
L'AED organise le «Mercredi rouge » chaque année depuis 2015 pour alerter de manière visible sur la persécution des chrétiens. L'association compte plus de 146 millions de dons collectés et 5.702 projets réalisés dans 128 pays.