Dans une résolution adoptée ce jeudi 19 octobre par 500 voix pour, 21 contre et 24 abstentions, les députés du Parlement européen ont condamné les attaques du Hamas perpétrées le 7 octobre dernier. Parmi les réfractaires, trois députés européens français LFI ont refusé de reconnaître à Israël le droit de se défendre dans le respect du droit humanitaire international.
Une nouvelle prise de position polémique en plein pic du conflit israélo-palestinien. Les députés européens ont quasi unanimement condamné les attaques du Hamas visant la rave-party organisée en Israël le 7 octobre dernier. 500 d’entre eux ont voté pour une résolution allant dans ce sens ce jeudi, alors que 21 autres s’y sont opposés et que 24 députés européens se sont abstenus.
Parmi la vingtaine de réfractaires, trois députés européens français représentant l’étiquette LFI ont désapprouvé la résolution du Parlement européen.
LIST OF SHAME: 21 MEPs who voted NO to condemn Hamas
Aubry, Mesure, Omarjee
Pereira, Pimenta Lopes
Daly, Flanagan, McManus, Wallace
Botenga
Villanueva Ruiz, Rego, Miranda, Urtasun, Urbán Crespo
Pedicini
Zdanoka, Uhrík
Nikolaou-Alavanos, Kostas
De Graaff pic.twitter.com/COQmD4SFqd— UN Watch (@UNWatch) October 23, 2023
La publication sur X d’un tweet de l’ONG «UN Watch» a permis de les identifier : Manon Aubry, Marina Mesure et Younous Omarjee.
Une résolution visant à «éliminer l’organisation terroriste Hamas»
La résolution proposée ce jeudi ne visait pas seulement à apporter son soutien à Israël, mais elle avait aussi pour ambition de légitimer l’élimination de «l’organisation terroriste Hamas». Le Parlement a appelé à la libération de tous les otages détenus par ces derniers. Il a aussi reconnu le droit d'Israël à l'autodéfense «tel qu'il est inscrit et limité par le droit international».
Les députés ont néanmoins appelé à une «pause humanitaire» dans les combats, tout en soulignant que les attaques contre les civils et les infrastructures civiles constituent une violation grave du droit international.
Après avoir insisté sur la relance d’un processus de paix, le Parlement européen a remis en avant la solution négociée de deux États pour Israël et la Palestine sur la base des lignes de 1967. Véritable sujet épineux dans ces pourparlers, Jérusalem ferait ainsi office de capitale pour les deux États.
Des enquêtes indépendantes demandées
Concernant le bombardement de l'hôpital épiscopal Al-Ahli à Gaza, dont chaque camp se rejette la faute, la résolution du Parlement européen a milité pour l’ouverture d’une enquête indépendante.
Les députés européens ont aussi demandé des enquêtes sur le rôle de l’Iran, du Qatar et de la Russie dans le financement et le soutien du terrorisme dans la région. La résolution a par ailleurs condamné le soutien de l'Iran au Hamas et à d'autres groupes terroristes dans la bande de Gaza.
Le Parlement a enfin réitéré sa demande d’inclure l'ensemble du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran et le Hezbollah libanais sur la liste des groupes terroristes de l'UE.
Plus de contrôle sur l’aide financière de l’UE destinée à la Palestine
La résolution a mis l’accent sur un contrôle renforcé de la Commission européenne au sujet de l’aide financière versée par l’UE à la Palestine. L’objectif étant de s’assurer qu’aucun fond ne vienne financer le terrorisme dans la région.
Le Parlement européen a néanmoins souligné l’importance de renforcer l’aide humanitaire à destination de la population civile dans la bande de Gaza. La quasi-totalité des députés européens a appelé l'Égypte et Israël à coopérer avec la communauté internationale pour établir des corridors humanitaires vers la bande de Gaza.