Deux co-accusés de Donald Trump, qui devaient être jugés à partir de lundi pour fraude électorale présumée lors de la présidentielle de 2020 dans l’État de Géorgie, ont plaidé coupable. De quoi rendre la défense de l’ancien président plus difficile.
L’année 2024 sera chargée en procédures judiciaires pour Donald Trump, qui pourraient lui coûter sa victoire à la prochaine élection présidentielle. Parmi des différentes affaires qui visent l’ancien président des États-Unis, celle concernant une tentative présumée de fraude électorale en Géorgie en 2020 reste la plus importante, et la plus risquée pour Donald Trump.
Pour rappel, Donald Trump et 18 autres personnes sont accusés d’avoir tenté d’inverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020 dans l’État de Géorgie, connu pour être l’un des États décisifs dans le scrutin présidentiel. La loi sur la délinquance en bande organisée utilisée par la procureure dans ce dossier prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison.
Cette semaine, deux importants co-accusés dans cette affaire ont plaidé coupable, portant à trois le nombre d’accusés ayant passé un accord avec la Justice. Jeudi, c’est l’avocate Sidney Powell, qui faisait partie de l’équipe proche de Donald Trump pour sa campagne de 2020, qui a plaidé coupable de six délits de complot en vue d'une ingérence dans l'accomplissement de tâches électorales. L'acte d'accusation mentionne notamment une réunion avec le leader des Républicains en décembre 2020, portant sur des stratégies visant à influer sur le résultat du scrutin présidentiel «y compris la saisie de matériel électoral».
Elle est ainsi condamnée à six années de prison avec sursis, 6.000 dollars d’amende et à rédiger une lettre d’excuse pour les habitants de Géorgie. Elle a reconnu être entrée illégalement dans un centre électoral pour copier illégalement des données informatiques.
de faux documents électoraux
Vendredi, c’est l’avocat Kenneth Chesebro qui a également plaidé coupable pour conspiration en vue de produire de faux documents, dans un accord avec le tribunal. Il est donc condamné à 5 ans de prison avec sursis et 5.000 dollars d’amende. Il a reconnu avoir coordonné et exécuté un plan visant à faire signer à 16 élus républicains de Géorgie un faux document pour affirmer que Donald Trump avait remporté l’élection dans cet État, en 2020.
Au mois de septembre, un premier co-accusé, Scott Hall, avait déjà plaidé coupable, portant à trois le nombre de personnes étant déjà passées aux aveux dans cette affaire.
Pour la presse américaine, ces accords passés avec les accusés en échange de leurs aveux sont des victoires de la procureure du comté de Fulton, Fani Willis, qui souhaitait un procès rapide. Par ailleurs, ces trois personnes pourront être appelées à témoigner contre les autres co-accusés de l’affaire, parmi lesquels figure Donald Trump.
Ce dernier a d’ores et déjà plaidé non-coupable, et accuse la procureure ainsi que toute l’administration fédérale d’organiser des procès politiques pour l’empêcher de reprendre la tête des États-Unis dans un an. Il reste pour l’heure le candidat favori de la primaire du Parti Républicain, et est en bonne voie pour reprendre la Maison blanche, la popularité du président sortant Joe Biden n’étant pas au beau fixe, notamment en raison de son âge. La date de son procès en Géorgie, ainsi que des 15 autres co-accusés de l’affaire, n’a pas encore été fixée.
Une accumulation d'affaires judiciaires pour trump
Cette affaire est par ailleurs bien plus dangereuse que les autres pour le 45e président des États-Unis, puisqu’elle relève de la justice de l’État de Géorgie. Cela signifie qu’en cas de victoire en 2024, Donald Trump n’aura pas, a priori, la possibilité de s’auto-gracier en cas de condamnation, chose que le président ne peut faire que pour les crimes fédéraux. Il risque donc jusqu’à 20 ans de prison.
Si cette affaire a été instruite en Géorgie, le même dossier va faire l’objet d’un procès au niveau fédéral, et concerne des supposées tentatives de fraude dans plusieurs États américains. Il ne vise cette fois qu’une seule personne : Donald Trump. Ce procès-ci est quant à lui programmé le 4 mars 2024.
Donald Trump est par ailleurs inculpé dans d’autres affaires pénales : en Floride pour la non-restitution d’archives de la Maison blanche, à New-York pour un pot-de-vin qu’il aurait versé à une ancienne actrice pornographique, ou encore pour son implication présumée dans l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021 à Washington.