Plus d’une semaine après la destitution de son ancien président, Kevin McCarthy, la Chambre des Représentants des États-Unis s’enfonce un peu plus dans la crise. Après un premier vote informel ce mercredi, les Républicains, responsables de l’élection du nouveau speaker, n’ont pas trouvé d’accord.
Les députés américains peinent à se mettre d’accord, mais le temps presse. Sans président de la Chambre des Représentants depuis plus d’une semaine, après la destitution de Kevin McCarthy, poussé vers la sortie par des élus proches de Donald Trump, les Républicains ne sont pas encore parvenus à élire un nouveau speaker.
Au cours d’un vote informel ce mercredi, Steve Scalise, chef de la majorité républicaine à la Chambre, deuxième plus haut poste à la Chambre, a été désigné par son camp pour devenir le prochain Président de la Chambre. Cependant, avec seulement 113 voix contre 99 pour son adversaire Jim Jordan, Steve Scalise ne bénéficie a priori pas des 217 voix nécessaires pour être élu président de la Chambre.
En effet, le président de la Chambre des Représentants doit être élu à la majorité absolue des voix, soit à 217 voix, en séance plénière dans l’hémicycle. En raison de la très courte majorité des Républicains à la Chambre (221 sièges contre 212 pour les Démocrates), Steve Scalise ne peut se permettre que très peu de défections au sein de son propre camp pour espérer être élu au poste de speaker.
C’est là que l’histoire se corse, puisque des divisions au sein même du parti Républicain viennent perturber l’élection. En effet, une poignée de députés, proches de Donald Trump, s’opposent à l’élection de Steve Scalise, notamment en raison de ses positions budgétaires ou bien de son état de santé. Il a effectivement annoncé en août dernier être atteint d’un cancer du sang.
Temps limité au Congrès
Des difficultés à élire un nouveau président que la Chambre avait déjà eu lieu, en janvier dernier, pour l’élection de Kevin McCarthy. Il avait attendu 15 tours avant d’obtenir une majorité absolue des voix. C’est, par ailleurs, à cause du vote des dissidents républicains, couplés à ceux de l’opposition démocrate, que Kevin McCarthy a dû quitter le perchoir mardi 3 octobre.
Pour le moment, aucune date officielle pour l'élection en séance plénière du prochain speaker n'a été communiquée.
Ce chaos au Congrès intervient au plus mauvais moment pour les États-Unis, et ce pour plusieurs raisons. Dans un premier temps, le budget définitif de l’État fédéral pour l’année à venir n’a toujours pas été approuvé, et le Congrès a jusqu’au 17 novembre pour trouver un nouvel accord, sous peine de plonger le pays dans le «shutdown», la paralysie budgétaire de l’administration publique.
En outre, les travaux parlementaires sont en pause en attendant l’élection du nouveau speaker. Les États-Unis ne peuvent ainsi pas débloquer d’aide d’urgence pour Israël, dont ils sont un allié historique, après l’offensive surprise du Hamas samedi dernier, qui doit au préalable être votée par le Congrès. De même pour l’Ukraine, qui compte en grande partie sur le soutien financier et militaire des Américains pour combattre la Russie.
Une situation dénoncée par le président des États-Unis : Joe Biden a appelé le Congrès à faire vite pour l’élection du nouveau speaker dès la destitution de Kevin McCarthy.