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Attaque contre Israël : qu’est-ce que la mosquée al-Aqsa de Jérusalem, au nom de laquelle le Hamas a lancé son opération ?

Située dans la vieille ville de Jérusalem et construite au 8e siècle, cette mosquée est connue chez les musulmans sous le nom d’al-Haram al-Sharif. [AHMAD GHARABLI / AFP]

Le groupe terroriste du Hamas a lancé une offensive surprise, nommée «déluge d’al-Aqsa», samedi 7 octobre dernier sur Israël. Cette opération fait référence à la mosquée al-Aqsa, troisième lieu saint de l’Islam à Jérusalem-Est abritant des sites vénérés à la fois par les musulmans et les juifs.

En plein Shabbat, Israël a été visé par une attaque surprise du groupe Hamas samedi 7 octobre dernier. Cette opération, baptisée «déluge d’al-Aqsa» n’a fait qu’accroitre les tensions, existantes depuis 50 ans, dans la région. Au total, au troisième jour des hostilités, on dénombre plus de 700 morts côté israélien, selon un bilan officiel.

Dans la bande de Gaza, les frappes de l'armée israélienne, en réponse à cette offensive, ont fait au moins 493 morts depuis samedi, selon le dernier bilan des autorités locales. Le nom choisi pour cette offensive n’est pas anodin puisqu’elle fait référence au troisième lieu saint de l’Islam après la Mecque et Médine : la mosquée Al-Aqsa.

Située dans la vieille ville de Jérusalem et construite au 8e siècle, cette mosquée est connue chez les musulmans sous le nom d’al-Haram al-Sharif (Noble Sanctuaire en français). Il s’agit en réalité d’un complexe de 14 hectares abritant le Dôme du Rocher et la mosquée où les musulmans vénèrent des «prophètes» selon eux, à savoir Abraham, David, Sulaiman, Élie et Jésus.

Un lieu saint pour les juifs et les musulmans

Selon l’exégèse musulmane classique, c’est à partir de ce lieu que Mahomet serait monté en compagnie de l’archange Gabriel au 7e ciel lors d’un voyage nocturne de La Mecque à Jérusalem et aurait même prié sur l’esplanade de la mosquée d’al-Aqsa.

Ce même lieu est également connu des Juifs sous le nom de Har ha-Bayit, ou Mont du Temple, ce dernier lieu étant le site le plus sacré du judaïsme puisque, selon le Talmud, c’est du sol de mont du Temple que Dieu aurait rassemblé l’argile qui a formé Adam. C’est aussi sur ce site que le roi Salomon aurait construit le premier temple il y a 3.000 ans. Le mur des Lamentations, lieu saint de la religion juive, fait également partie du mur d’enceinte du mont du Temple sur lequel se trouve la mosquée.

Lors de la guerre de 1967 l’opposant à ses voisins arabes, Israël s’est emparé du site et l’a annexé avec le reste de Jérusalem-Est. Néanmoins, cette annexion n’a jamais été reconnue au niveau international.

La gestion de l’esplanade des mosquées a été alors confiée au monarque hachémite de Jordanie. Ce dernier a appelé les membres d’un fonds de dotation, appelé Waqf, pour assurer la surveillance du site à travers les accords de Wadi Araba.

Des tensions depuis l’an 2000

De son côté, Israël autorise l’accès à la mosquée pour les non-musulmans. Ces dernier peuvent en effet visiter le site d’al-Aqsa, seulement quatre heures par jour et cinq jours par semaine, mais ne peuvent pas y pénétrer. Seuls les musulmans sont autorisés à pratiquer leur culte dans l’enceinte de la mosquée. En parallèle, les juifs pratiquent leur culte au mur des Lamentations (mur occidental).

Les premières tensions autour de la mosquée d’Al-Aqsa ont commencé en 2000. À l’époque, Ariel Sharon, alors chef du principal parti d’opposition israélien, avait conduit un groupe de législateurs du parti Likoud sur ce site. Indiquant que «le mont du Temple est entre nos mains et restera entre nos mains», les propos d’Ariel Sharon avait à ce moment-là déclenché un soulèvement du peuple palestinien, appelé «Intifada al-Aqsa», marquant un point de départ des hostilités sur le site. Au total, on dénombrait plus de 3.000 Palestiniens et environ 1.000 Israéliens morts lors des affrontements.

Après une légère accalmie, les protestations avaient repris en mai 2021 et des affrontements avaient eu lieu sur le parvis d’al-Aqsa entre Palestiniens et policiers israéliens en raison de l’expulsion de certaines familles palestiniennes. Le groupe terroriste de Hamas avait alors tiré des roquettes sur Jérusalem depuis la bande de Gaza. Au cours d’un conflit de 11 jours, 163 Palestiniens et 17 policiers israéliens ont été blessés.

En 2022, alors que juifs et musulmans fêtaient respectivement Pessa’h et Ramadan durant la même période, des scènes de violences ont eu lieu. D’après la police israélienne, des pierres auraient été jetées en direction du mur des Lamentations.

Et enfin, en avril 2023, la situation n’est pas revenue à la normale et des tensions ont éclaté, en plein Ramadan et à la veille de Pessa’h, entre Palestiniens et Israéliens. À la suite d’une demande du Hamas, des «agitateurs» s’étaient barricadés à l’intérieur de la mosquée d’al-Aqsa et y avaient enfermé des fidèles. Des combats impliquant des tirs de mortiers d’artifices, des jets de pierres et des affrontements à coups de matraques ont opposé les deux camps.

Neuf tirs de roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza vers Israël. Ces dernières ont été interceptées par la défense aérienne israélienne. Ces tirs ont par la suite déclenché une riposte de l’armée «blanche et bleue» et deux centres de fabrications d’armes du Hamas ont été bombardés. Les affrontements d’avril 2023 ont, par ailleurs, fait 110 morts.

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