Lors d’un discours tenu mardi 26 septembre à Washington, la ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, a estimé qu’être une femme ou une personne homosexuelle n’était pas un motif de protection internationale justifiant l’asile.
Le ministère britannique de l'Intérieur remet en question la convention des Nations unies sur le droit d'asile. Alors qu’elle tenait un discours mardi 26 septembre à Washington, la ministre britannique Suella Braveman estimé qu’être gay «n'est pas suffisant pour demander l'asile».
Signée en 1951, la convention de Genève définit le statut de réfugié, protégeant ainsi les femmes et les personnes LGBTQ+, victimes de répressions dans certains pays, où l’homosexualité est même illégale.
Pour rappel, 12 pays dans le monde la condamnent à mort, tandis que dans 66 Etats, l'activité sexuelle privée et consensuelle entre personnes du même sexe est considérée comme un crime, selon l'organisation Human Dignity Trust.
Le parti travailliste réagit
Soutenant que la convention de Genève avait été une excellente décision, Suella Braveman a estimé que «nous vivons maintenant dans une ère totalement différente».
«Je tiens à préciser qu'il existe de vastes régions du monde où il est extrêmement difficile d'être homosexuel ou d'être une femme. Lorsque des personnes sont persécutées, il est normal que nous leur offrions un refuge», a indiqué la ministre britannique de l’Intérieur.
«Mais nous ne pourrons pas maintenir un système d'asile si, dans les faits, le simple fait d'être homosexuel, ou d'être une femme, et de craindre la discrimination dans son pays d'origine suffit pour bénéficier d'une protection», a-t-elle déclaré.
Selon elle, cette situation est «absurde», «insoutenable», et permettrait aux migrants de «choisir leur destination préférée pour demander l'asile».
Ces déclarations ont suscité l’indignation de plusieurs membres de la classe politique britannique, dont Yvette Cooper, du parti travailliste, qui a accusé Suella Braverman d'avoir «renoncé à réparer le chaos causé par les conservateurs» en matière de droit d'asile et de chercher «quelqu'un d'autre à blâmer».