Promis en janvier dernier par les Américains aux Ukrainiens, les chars Abrams commencent à être livrés depuis fin septembre. Ces blindés, dont les munitions à uranium appauvri font polémique, sont fournis sans l’intégralité des innovations américaines présentes dès la conception d'origine.
Un char qui pourrait inverser le rapport de force sur le champ de bataille. Le président Volodymyr Zelensky s'est félicité lundi 25 septembre de «la bonne nouvelle» concernant l'arrivée des premiers chars américains Abrams sur le sol ukrainien, au moment où son armée essaie de profiter des dernières semaines de la météo propice avant la saison froide.
La semaine précédente, le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin avait annoncé, lors de la 15ème réunion de coordination de l'aide militaire à l'Ukraine sur la base américaine de Ramstein (Allemagne), l’arrivée prochaine des chars Abrams sur le front. Retardée à plusieurs reprises malgré une promesse faite en janvier dernier, la livraison des premiers chars devrait s’achever dans les semaines à venir, selon le haut responsable américain.
Les 31 tanks Abrams promis par Washington en début d’année devraient permettre aux Ukrainiens de surmonter les fortifications russes présentes sur le millier de kilomètres de la ligne de front.
Des chars équipés de munitions à uranium appauvri
Ces chars ont créé la polémique dans la société civile car ils sont dotés de munitions à uranium appauvri de 120 mm, selon une annonce faite par Washington il y a quelques jours. Ces dernières ont pour but de percer les blindages mais sont pointées du doigt pour les risques toxiques qu’elles vont faire peser pour les militaires et la population locale.
Ce choix tactique a été largement critiqué par l’opinion publique. Certains ont prophétisé que «l'Ukraine va devenir un enfer, un enfer voulu et provoqué par "les amis" de l'Ukraine».
EN ROUTE VERS UNE NOUVELLE ESCALADE.
Après la livraison de munitions en uranium appauvri par le Royaume-Uni, les USA annoncent qu'ils vont eux aussi livrer ces munitions à l'Ukraine, ces munitions peuvent être tirées depuis les chars américains Abrams qui seront bientôt…— Big Boss (@ColonelBigBoss) September 3, 2023
D’autres se sont inquiétés de la radioactivité de ces armes et munitions pouvant avoir un rôle néfaste à long terme pour les populations locales.
#Escalade–Les Etats-Unis vont livrer des munitions à l'uranium appauvri au régime de Kiev
Ces munitions sont destinées aux chars américains Abrams, dont les premiers devraient arriver en Ukraine dans les semaines à venir, précise Reuters.
Elles seront intégrées à la prochaine… pic.twitter.com/PHtOMLeDHw— Frédéric Aigouy (@frederic_RTfr) September 2, 2023
Au total, près de 200 militaires ukrainiens devraient se perfectionner concernant l’utilisation et la réparation des chars américains Abrams livrés dans les prochaines semaines.
Une version minimaliste des chars serait livrée
Par crainte que les chars Abrams ne tombent entre les mains des Russes pour les analyser et en extraire les dernières technologies américaines, l’administration de Joe Biden aurait fait le choix de démanteler une partie de ces blindés.
Selon USA Today, l’ordinateur de contrôle de tir intégré aux chars Abrams, lui permettant d'engager des cibles en les pointant, aurait ainsi été retiré. «C’est notamment cette technologie qui est en train d’être retirée des tanks qui seront envoyés en Ukraine», a assuré un des membres de l’État-major américain au quotidien national. Cette technologie était utilisée pour attaquer des cibles à longue distance, peu importe l’éclairage et les conditions climatiques.