Le Fond Monétaire International (FMI) a publié ce mercredi 30 août un rapport indiquant que le changement climatique pourrait alimenter les conflits dans les pays aux contextes politiques les plus fragiles et entraîner une hausse du nombre de décès y étant liés.
Une augmentation de 8,5% d’ici à 2050. Le changement climatique pourrait aggraver le risque de mortalité lié aux conflits dans les pays dont les contextes politiques sont particulièrement fragiles, a alerté le FMI dans un rapport publié ce mercredi.
Si le changement climatique n'est pas directement désigné comme un déclencheur de guerre, le FMI considère que celui-ci «aggrave considérablement les conflits et les difficultés y étant liées», telles que la famine, la pauvreté et les déplacements forcés.
D'ici à 2060, les décès liés aux conflits pourraient augmenter de 8,5% en proportion de la population dans les États dits en situation de «fragilité, conflit et violence» (FCV) et jusqu'à 14% dans les pays confrontés à une augmentation extrême des températures, indique le rapport.
au cœur des discussions au sommet en Afrique
A noter que les 39 pays qui abritent près d'un milliard d'habitants et 43% des personnes les plus pauvres de la planète, sont classés comme FCV par la Banque mondiale. Plus de la moitié de ces pays, touchés de manière disproportionnée par le changement climatique, se trouvent en Afrique.
Plus de 50 millions de personnes dans ces pays pourraient à leur tour souffrir de la faim d'ici 2060 en raison de la baisse de la production alimentaire combinée à la hausse des prix, a prévenu le FMI. Les pertes économiques résultant des chocs climatiques sont plus «graves et persistantes» dans les pays fragiles que dans les autres pays, ajoute le rapport.
A une semaine du premier sommet africain de l'action pour le climat, le FMI a exhorté dans un billet de blog, les dirigeants à proposer des solutions pour les nations les plus vulnérables.
«Chaque année, trois fois plus de personnes sont touchées par des catastrophes naturelles dans les États fragiles que dans d'autres pays. Les catastrophes dans les États fragiles déplacent plus de deux fois la population des autres pays», est-il écrit dans le rapport.
Selon le FMI, ces pays pourraient être confrontés à 61 jours par an où les températures excéderaient les 35 degrés en moyenne, quatre fois plus qu'ailleurs. «La chaleur extrême, et les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents qui l'accompagnent, mettront en danger la santé humaine et nuiront à la productivité et à l'emploi dans des secteurs clés tels que l'agriculture et la construction», poursuit l'institution.