La principale plateforme de l'opposition au Gabon a demandé jeudi aux militaires qui ont renversé le président Ali Bongo Ondimba d'achever le comptage des bulletins de vote pour reconnaître la "victoire" de son candidat.
La plateforme Alternance 2023 a également "invité les forces de défense et de sécurité à la discussion afin d'évaluer, dans un cadre patriotique et responsable, la situation et de trouver, entre Gabonais, la meilleure solution" pour "permettre au pays de sortir grandi de cette situation".
"Présents devant chaque bureau de vote et ayant veillé sur le transport des urnes, les forces de sécurité et de défense sont les premiers témoins de la large victoire du professeur Albert Ondo Ossa", a assuré devant la presse Mike Jocktane, porte-parole d'Alternance 2023.
Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a insisté jeudi sur la différence entre les coups d'Etat au Niger et au Gabon, soulignant que ce dernier, qui a renversé le président Ali Bongo, faisait suite à des élections entachées "d'irrégularités".
"Naturellement, les coups d’Etat militaires ne sont pas la solution mais nous ne devons pas oublier qu'au Gabon il y avait eu des élections pleines d’irrégularités", a-t-il souligné, affirmant qu'une élection truquée pouvait être interprétée comme un "coup d'Etat institutionnel".
Les Etats-Unis ont exhorté l'armée gabonaise à préserver le régime civil tout en exprimant leur inquiétude après la destitution du président sortant Ali Bongo Ondimba à la suite d'un scrutin contesté.
"Nous exhortons les responsables à libérer les membres du gouvernement et leurs familles, à assurer leur sécurité et à préserver le régime civil", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Matthew Miller, dans un communiqué.
Le Royaume-Uni a condamné le coup d'Etat militaire "anticonstitutionnel" au Gabon, tout en reconnaissant les inquiétudes suscitées par les récentes élections.
"Le Royaume-Uni condamne la prise de pouvoir militaire anticonstitutionnelle au Gabon et appelle à la restauration d'un gouvernement constitutionnel. Nous reconnaissons les inquiétudes soulevées par le récent processus électoral, y compris les restrictions à la liberté des médias", a déclaré le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.
Les militaires putschistes au Gabon ont annoncé mercredi qu'ils maintenaient "jusqu'à nouvel ordre" le couvre-feu instauré il y a quatre jours par le pouvoir du président déchu Ali Bongo Ondimba, "pour préserver le calme", dans un communiqué télévisé.
"Dès demain (jeudi), les Gabonais pourront à nouveau librement vaquer à leurs occupations entre 06h00 et 18h00. La restriction de circulation reste en vigueur de 18h00 à 06h00 du matin jusqu'à nouvel ordre", a déclaré un officier supérieur. Le couvre-feu, auparavant de 19h00 à 06h00, est donc allongé d'une heure.
Le commandant en chef de la Garde républicaine, l'unité d'élite de l'armée du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a été nommé "président de la transition" par les militaires putschistes dans un communiqué lu à l'antenne de la télévision Gabon 24.
“Le général Oligui Nguema Brice a été désigné à l'unanimité président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, président de la transition”, a déclaré un officier en présence de dizaines d'officiers supérieurs et généraux, qui représentent tous les corps de l'armée gabonaise, selon le communiqué. La durée de la transition des militaires au pouvoir n'a pas été précisée.
Les putschistes qui ont renversé Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, ont annoncé mercredi le rétablissement de la diffusion des médias francophones internationaux qui avaient été suspendus samedi soir, jour de l'élection présidentielle, ont annoncé les militaires dans un communiqué lu à la télévision nationale
Cette "interdiction provisoire de diffusion" visait exclusivement des médias francophones: France 24, RFI et TV5 Monde, auxquels il était "reproché un manque d'objectivité et d'équilibre". Le général Oligui Nguema "ordonne la reconnexion de la fibre optique et le rétablissement des chaînes radios télévisées internationales", a annoncé un officier supérieur.
Marine Le Pen a interrogé mercredi la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur "la doctrine de la France dans ses relations avec le Gabon", où un coup d'Etat militaire a visé dans la nuit le président Ali Bongo.
"Devant l'impéritie qui caractérise votre politique africaine, pourriez-vous nous préciser quelle est la doctrine de la France dans ses relations avec ce pays historiquement ami?", interpelle la cheffe de l'extrême droite française dans un message publié sur X (ex-Twitter) à l'endroit de la patronne du Quai d'Orsay.
"Quelles mesures concrètes et urgentes prenez-vous pour la protection de nos ressortissants?", "La France reconnaît-elle la validité de cette élection?", "Pouvez-vous nous affirmer qu'il n'existe aucun accord qui engage notre pays à intervenir au soutien du gouvernement gabonais?", poursuit la triple candidate malheureuse à la présidentielle, qui interroge encore sur "la cohérence de votre politique africaine".
La Maison Blanche "suit de très près" la situation au Gabon, où des militaires putschistes ont placé en résidence surveillée le président Ali Bongo Ondimba, a dit mercredi l'un de ses porte-parole.
John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, a jugé "profondément inquiétante" la succession de coups d'Etat en Afrique ces dernières années et déclaré: "Nous allons rester concentrés sur le travail à faire avec nos partenaires en Afrique et toute la population du continent pour aider à soutenir la démocratie".
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, dont la réélection après 14 ans au pouvoir venait d'être annoncée, a été "mis en retraite", a affirmé mercredi au journal français le Monde le chef de la garde républicaine, un des acteurs du coup d'Etat militaire, le général Brice Oligui Nguema.
Ali Bongo, actuellement en résidence surveillée, "est mis à la retraite, il jouit de tous ses droits. C'est un Gabonais normal, comme tout le monde", a déclaré le militaire putschiste. "Il n'avait pas le droit de faire un troisième mandat, la Constitution a été bafouée, le mode d'élection lui-même n'était pas bon. Donc l'armée a décidé de tourner la page, de prendre ses responsabilités".
Le président de la Commission de l'Union africaine (UA) "condamne fermement la tentative de coup d'Etat" au Gabon, dénonçant "une violation flagrante" des principes de l'organisation continentale, dans un communiqué publié mercredi.
Moussa Faki Mahamat "appelle l'armée nationale et les forces de sécurité à s'en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l'intégrité physique du président de la République (Ali Bongo Ondimba), des membres de sa famille, ainsi que de ceux de son gouvernement".
Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba, placé en résidence surveillée par des militaires qui l'ont destitué à l'issue d'un coup d'Etat mercredi, appelle "tous" ses "amis" à "faire du bruit", dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
On l'y voit, sans pouvoir déterminer le moment où la vidéo a été tournée, assis dans un fauteuil, et il assure être dans sa "résidence". Manifestement inquiet, il dit en anglais: "Je suis Ali Bongo Ondimba, président du Gabon", "j'envoie un message à tous nos amis dans le monde entier pour leur dire de faire du bruit" à propos "des gens qui m'ont arrêté, moi et ma famille", dit en anglais.
Le Commonwealth a jugé la situation au Gabon, où un coup d'Etat militaire est en cours mercredi, "profondément préoccupante", rappelant au pays ses obligations en termes de respect de la démocratie.
"Les informations concernant la prise de pouvoir illégale au Gabon sont profondément préoccupantes", a estimé la secrétaire générale du Commonwealth, Patricia Scotland, dans un communiqué. Elle a rappelé que les membres du Commonwealth, organisation composée surtout d'anciennes colonies britanniques que le pays d'Afrique centrale a rejoint l'année dernière, devaient respecter "l'Etat de droit et les principes de démocratie".
"La France condamne le coup d'État militaire qui est en cours au Gabon", annonce le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, devant la presse en indiquant que Paris "surveille avec beaucoup d'attention l'évolution de la situation".
"Nous rappelons notre attachement à des processus électoraux libres et transparents", a ensuite déclaré Olivier Véran à l'AFP, précisant de précédents propos sur les élections gabonaises tenus lors de son compte-rendu du Conseil des ministres.
Le Kremlin a indiqué suivre la situation au Gabon avec une "profonde préoccupation", alors qu'un coup d'Etat militaire y est en cours et que le président Ali Bongo Ondimba a été placé en résidence surveillée.
Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine (GR), garde prétorienne du président déchu Ali Bongo Ondimba, a été porté en triomphe par des centaines de militaires quelques heures après un coup d'Etat, aux cris de "Oligui président", dans des images retransmises par la télévision d'Etat.
Le président du Gabon Ali Bongo Ondimba est "en résidence surveillée" entouré de sa famille et de ses médecins et l'un de ses fils a été arrêté, notamment pour "haute trahison", annoncent les militaires auteurs d'un coup d'Etat dans la matinée.
Un fils du président Ali Bongo a été arrêté, notamment pour "haute trahison", annoncent les militaires autour du coup d'état.
Plus d'informations à venir...
Les activités du groupe minier français Eramet ont été "mises à l'arrêt" au Gabon après un coup d'Etat militaire dans le pays visant le président sortant Ali Bongo, a déclaré la société à l'AFP.
La France suit "avec la plus grande attention" la situation au Gabon où un coup d'Etat a visé le régime du président Ali Bongo, a déclaré la Première ministre Elisabeth Borne.
Devant les ambassadrices et ambassadeurs de France réunis à Paris, la cheffe du gouvernement a énuméré plusieurs crises récentes à laquelle la diplomatie française a été confrontée, "et désormais la situation au Gabon que nous suivons avec la plus grande attention".
L'Internet a été rétabli au Gabon quelques heures après un coup d'Etat militaire et trois jours après avoir été coupé par le gouvernement qui invoquait des risques de violences le jour de la présidentielle.
Un groupe d'une douzaine de militaires gabonais a annoncé mercredi la fermeture des frontières jusqu'à nouvel ordre, dans un communiqué lu sur la chaîne de télévision Gabon 24 abritée au sein de la présidence.
"Les frontières sont fermées jusqu'à nouvel ordre" a déclaré un de ces militaires disant s'exprimer au nom d'un "Comité de transition et de restauration des institutions".