Placé brièvement en état d'arrestation pour ses pressions électorales en 2020 ce jeudi à Atlanta, en Géorgie, Donald Trump est passé par l'épreuve du «mugshot», la photo que les prévenus prennent de face et de profil lors de leur entrée en prison.
Visage fermé, sourcils froncés, regard défiant : Donald Trump a été soumis ce jeudi à une prise de photo d'identité judiciaire dans une prison d'Atlanta, une première pour un ancien président dans l'histoire des Etats-Unis.
Il y avait échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, mais le milliardaire candidat, accusé d'avoir tenté de manipuler les résultats de la présidentielle de 2020, n'a pas coupé à ce cliché à l'effet potentiellement infamant. Ce «mugshot», réalisé dans les services du shérif de la capitale de l'Etat de Géorgie, s'est instantanément retrouvé en «Une» des médias américains et a fait le tour des réseaux sociaux.
https://t.co/MlIKklPSJT pic.twitter.com/Mcbf2xozsY
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 25, 2023
Cette photo a aussi marqué le retour de l'ancien président sur Twitter, devenu X : Donald Trump a publié le cliché solennel, accompagné du message «Ne vous rendez jamais !», illustration de sa volonté de combattre ce qu'il estime être une «chasse aux sorcières» orchestrée par le président Joe Biden.
Sa dernière publication sur cette plateforme, autrefois son canal de communication favori, remontait à janvier 2021. Il en avait été banni après l'attaque contre le Congrès américain menée par ses partisans, mais cette suspension a depuis été levée.
- Matricule P01135809 -
Donald Trump est désormais «fiché» comme n'importe quel justiciable poursuivi en justice, avec ses caractéristiques physiques ainsi détaillées : 1m90, 98kg, cheveux blonds vénitiens. Et le matricule P01135809.
Libéré grâce au paiement d'une caution de 200.000 dollars, le favori des primaires républicaines pour la présidentielle de 2024 a rapidement quitté la prison d'Atlanta dans un convoi motorisé placé sous haute sécurité.
Juste après avoir dû subir cette procédure légale et avant d'embarquer à nouveau dans son avion privé, il a dénoncé un «simulacre de justice» et une «ingérence électorale» de la part des autorités de l'Etat de Géorgie qui l'ont inculpé.
«Rien fait de mal»
«Je n'ai rien fait de mal» en remettant en cause les résultats de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden, a assuré le tribun républicain. Plusieurs des 18 co-accusés de l'ancien président étaient déjà passés cette semaine par la prison du comté de Fulton, un établissement surpeuplé et notoirement insalubre. Tous ont été inculpés le 14 août de tentatives illicites d'obtenir l'inversion du résultat de l'élection de 2020, remportée dans cet Etat clé par l'actuel président démocrate.
La loi sur la délinquance en bande organisée, utilisée par la procureure pour inculper solidairement les 19 accusés, prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison. Les prévenus devraient revenir à Atlanta, cette fois au tribunal, la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s'ils plaident coupable ou non.
A noter que le passage de Donald Trump par la case prison en Géorgie est intervenue au lendemain du premier grand rendez-vous de la présidentielle de 2024, le débat des primaires républicaines, organisé dans le Wisconsin.
L'ancien magnat de l'immobilier a snobé ce débat, se justifiant par son avance spectaculaire sur ses rivaux dans les sondages, et préférant s'exprimer dans une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de la chaîne conservatrice Fox News, diffusée sur X au même moment.