Les hommages se multiplient ce jeudi 24 août au lendemain de la mort du chef du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, dans un crash d’avion en Russie. Neuf autres personnes également décédées se trouvaient à son bord.
Hauts responsables, proches de Pigojine ou encore le fondateur du groupe paramilitaire Wagner… Au total, dix personnes ont perdu la vie dans le crash d’un petit avion privé hier en Russie, dont Evgueni Prigojine, le chef de Wagner. Si pour le moment la situation reste encore floue, les autorités russes ont bel et bien confirmé la mort du «cuisinier de Poutine».
En effet, si l’Ukraine - tout en affirmant n’être pas mêlée à cet «incident»- se réjouit de la disparition de celui qui s’occupait des «basses besognes» de la Russie, du côté des habitants de Saint-Pétersbourg, beaucoup sont venus rendre hommage jeudi matin à Evguéni Prigojine. Celui que le président russe Vladimir Poutine a qualifié de traître après la rébellion armée de juin dernier, garde une popularité certaine en Russie, où son groupe était réputé impitoyable et brutal, mais aussi efficace, particulièrement en Ukraine.
Accompagné de six passagers et de trois membres d’équipages, l’identité des principaux protagonistes de Wagner décédés à la suite du crash de l’avion, a été révélée par Rosaviatsia, l’agence fédérale de l’aviation russe et relayée par Dossier Center, un groupe d’enquêteurs financé par l’homme d’affaires et dissident russe Mikhaïl Khodorkovski.
Dmitri Outkine, le fondateur
Le premier et dont la mort a été confirmée en même temps qu’Evgueni Prigojine, est Dmitri Outkine. Il est né en 1970 et a vécu la majeure partie de sa jeunesse en Ukraine. Ancien membre des forces spéciales russes, il était parti combattre en Syrie en 2013 avec le Corps slave, un autre groupe de mercenaires russes.
Il est un personnage-clé de Wagner, puisque c’est lui, qui l’aurait créé. En effet, si Dossier Center rappelle que son parcours est encore incertain, Dmitri Outkine a donné son surnom au groupe paramilitaire russe, datant de lorsqu’il dirigeait les soldats payés d’Evgueni Prigojine. La milice ayant été créée en 2014, depuis, le groupe Wagner n’a cessé d’étendre ses activités en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique, la plupart du temps en corrélation avec le Kremlin.
Valery Chekalov, le bras-droit
Toujours selon la même source, la troisième personne qui était à bord de l’avion est Valery Chekalov. Il était, ou aurait été, l’un des deux plus proches associés du groupe, un membre de l’État-major de Wagner.
Et pour cause, Valery Chekalov a longtemps été comparé au bras droit de Prigojine, puisque les deux se connaissaient depuis l’année 2000. C’est d’ailleurs lui qui était en charge du projet quand Evgueni Prigojine décidait de reprendre la restauration. Par la suite, il a également été responsable des contrats de Concord avec l'armée, pour la fourniture de denrées alimentaires aux militaires. Il supervisait tous les projets «civils» de Prigojine à l'étranger, qu'il s'agisse de prospection géologique, de production pétrolière ou d'agriculture.
En plus du soutien logistique, c'est lui qui dirigeait Neva JSC, le fondateur d'Euro Polis LLC, une société privée affiliée à Wagner à laquelle étaient liés tous les projets syriens et africains.
Evgueni Makaryan et Alexander Totmin, les gardes du corps
Présentés comme les gardes du corps d’E. Prigojine, Evgueni Makaryan et Alexander Totmin faisaient également partie des passagers. Lieutenant de police subalterne et ancien officier de police de district, Evgueni Makaryan avait rejoint Wagner en 2016.
Quant à Alexander Totmin, lui aussi un mercenaire devenu garde du corps de Prigojine, il aurait été mobilisé notamment au Soudan.
Sergei Propustin, le formateur
Autre cadre du groupe, Sergei Propustin avait rejoint Wagner en mars 2015. Il avait combattu dans l’une des unités de la milice, la compagnie de Kirill Tikhonovich, plus tard appelée la deuxième unité de reconnaissance et d'assaut. C’est depuis cette unité que de nombreux combattants ont été recrutés en tant que gardes personnels de Prigojine en 2016.
Néanmoins, il reste encore un passager, Nikolai Matsuseyev, que Dossier Center n’a pas pu clairement identifier chez Wagner, même s’il existe bien administrativement puisqu’il aurait rejoint le groupe en 2017 et aurait servi en Syrie.
Quant aux membres de l’équipage de l’avion, il s’agissait de Aleksei Levshin, le commandant, Rustam Karimov le copilote et Kristina Raspopova, hôtesse de l'air.