Un Américain a été condamné mardi 15 août par un tribunal texan à verser 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) pour avoir publié des contenus à caractère sexuel de son ex-petite amie, sans son consentement.
Un message fort envoyé, selon l'accusation. Un Américain a été condamné mardi 15 août à verser 1,2 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) à son ex-petite amie, pour avoir posté des photographies et vidéos à caractère sexuels et pornographiques, ont annoncé les médias américains. Le Washington Post a indiqué que la décision du tribunal du comté de Harris (Texas) avait motivé sa décision au vu de la violence des actes.
Des faits gravissimes
Séparés en 2021 après une période compliquée, l'homme avait conservé les accès aux comptes de son ancienne compagne. Il avait également accédé aux caméras de surveillance de la maison de la mère de son ex-petite amie, chez qui cette dernière était retournée vivre après la rupture. C'est alors qu'il avait commencé à publier sur les réseaux sociaux des photos et vidéos dénudées de son ancienne moitié, n'hésitant pas à envoyer ces contenus à ses employeurs, ou encore à ouvrir un site Internet et un drive avec un accès ouvert au public.
Le Washington Post a mis en avant des menaces et le harcèlement exercés par l'individu. «Elle a peur de montrer son visage sur Zoom, même avec ses collègues», a déclaré Bradley Ertl, l'un des avocats qui représentait la femme. «Nous avons eu le témoignage d'une collègue qui, avant que tout cela n'arrive, a raconté que notre cliente était pétillante, elle était heureuse. Elle était toujours devant la caméra. Maintenant, elle ne l'est plus», a poursuivi le conseil de la victime.
Une condamnation exemplaire
Les affaires de Revenge Porn, dont le nombre avait bondi durant les périodes de confinement, sont prises très au sérieux depuis quelques années par le droit américain. En l’occurrence, une loi du Texas promulguée en 2015 interdit «la divulgation de matériel visuel intime sans le consentement de la personne représentée et avec l'intention de lui nuire, et elle tient les contrevenants responsables des dommages», précise The Guardian.
C'est exactement ce que le tribunal du comté d'Harris a appliqué à l'encontre de l'homme, qui n'avait d'ailleurs pas répondu aux courriers judiciaires, qui n'était pas présent à l'audience, et qui n'avait pas non plus désigné d'avocat pour le représenter.
L'accusation avait dans un premier temps demandé la somme de 100 millions de dollars de dommages et intérêts, et ne s'attend pas à ce que l'homme verse à sa cliente 1,2 milliard de dollars, comme l'a décidé le tribunal texan. «Nous sommes reconnaissants que le jury ait pris une position ferme contre le comportement odieux de l'accusé et contre les abus sexuels basés sur l'image. Bien qu'il soit peu probable qu'un montant tel dans cette affaire soit récupéré, le verdict compensatoire redonne à ma cliente sa bonne réputation», a lancé Bradford Gilde, un autre conseil de la victime. Dans le droit américain, le demandeur peut également intenter une autre action judiciaire pour que ses dommages et intérêts lui soient versés, rappelle le Washington Post.