Ce mardi 1er août, Donald Trump a été inculpé pour la troisième fois au pénal. Il est accusé d'avoir tenté d'inverser le résultat de l'élection présidentielle américaine de 2020.
Premier ex-président des Etats-Unis à être inculpé au pénal par la justice fédérale, Donald Trump est désormais visé par trois mises en accusation. Ce mardi 1er août, il a été inculpé pour ses tentatives d'inverser le résultat de l'élection présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden. Fait sans précédent pour un ancien chef d'Etat américain : le milliardaire, candidat à la Maison blanche pour 2024, pourrait comparaître devant un tribunal en pleine campagne électorale.
Dans ce dossier, Donald Trump est inculpé de «complot à l'encontre de l'Etat américain», entrave à une procédure officielle et atteinte aux droits électoraux. L'acte de mise en accusation pointe le fait que «malgré sa défaite, le prévenu était déterminé à rester au pouvoir. Par conséquent, durant plus de deux mois après le scrutin du 3 novembre 2020, le prévenu a diffusé des mensonges selon lesquels il y avait eu des fraudes ayant modifié le résultat et qu'il avait en fait gagné».
«Ces allégations étaient fausses et le prévenu savait qu'elles étaient fausses» mais «les a répétées et les a largement diffusées malgré tout», peut-on lire. Le document, qui accuse l'ex-président d'avoir lancé «son projet criminel» quelques jours après le scrutin, fait par ailleurs état de l'inculpation de six autres personnes, sans révéler leurs noms.
Selon le procureur spécial Jack Smith, qui a supervisé l'enquête, l'attaque du Capitole du 6 janvier 2021, «a été encouragée» par «des mensonges de l'accusé destinés à entraver une fonction essentielle de l'Etat américain : le processus par lequel la nation collecte, compte et certifie les résultats de l'élection présidentielle».
Evoquant un «assaut sans précédent contre le siège de la démocratie américaine», le magistrat a déclaré qu'il voulait un «procès sans délai». Une première comparution préliminaire a ainsi été fixée au 3 août, devant un tribunal fédéral de la capitale.
D'autres investigations dans l'Etat de Géorgie
Mardi après-midi, peu avant l'annonce, Donald Trump avait dit s'attendre à une inculpation imminente, accusant le procureur spécial de vouloir entraver sa campagne pour 2024 et le traitant de «cinglé». «Pourquoi ne l'ont-ils pas fait il y a deux ans et demi ? Pourquoi ont-ils attendu si longtemps ? Parce qu'ils voulaient que ça arrive en plein dans ma campagne», a-t-il écrit sur sa plate-forme, Truth Social.
En parallèle, l'ancien chef d'Etat est déjà poursuivi au pénal dans deux autres affaires : celle de la gestion supposée négligente des documents confidentiels de la Maison Blanche, et celle des paiements suspects à une ancienne actrice de films X.
L'impact qu'aura cette troisième inculpation sur la candidature de Donald Trump à la Maison Blanche n'est pas encore clair. Jusqu'ici, le candidat a conservé la loyauté d'une bonne partie de ses électeurs puisqu'il domine les sondages pour l'investiture républicaine et creuse même l'écart avec le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis.
Les ennuis de l'ex-président pourraient toutefois ne pas s'arrêter là puisqu'il est visé par une autre enquête en cours concernant les pressions qu'il a exercées pour tenter d'altérer le résultat de la présidentielle de 2020 en Géorgie. La procureure qui supervise ces investigations doit en annoncer les résultats d'ici à la fin du mois d'août.