Le président américain Joe Biden va annoncer ce mardi 25 juillet la création d'un lieu de mémoire en l'honneur d'Emmett Till, un adolescent noir victime d'un assassinat raciste en 1955, devenu depuis une figure posthume du mouvement des droits civiques.
Un geste important. Le 46e président des États-Unis Joe Biden doit annoncer ce mardi 25 juillet la création d'un complexe d'envergure nationale à la mémoire d'Emmett Till, un adolescent noir victime d'un assassinat raciste en 1955, devenu depuis une figure posthume du mouvement des droits civiques, a indiqué lundi la Maison Blanche. Joséphine Baker avait notamment fait de cette mort tragique un combat, et porté l'indignation en Europe.
La proclamation de création du site sera faite depuis la Maison Blanche, en présence du dernier témoin encore en vie de l'enlèvement d'Emmett Till. Wheeler Parker, le cousin et meilleur ami d'Emmett Till, devenu pasteur qui était présent au moment où il avait été emmené de force.
Massacré par la haine
Il y a soixante-huit ans, le jeune garçon rendait visite à des membres de sa famille dans le Mississippi. Il avait alors été accusé d'avoir sifflé une femme blanche, et avait ensuite été enlevé tandis que son cadavre mutilé avait été découvert dans une rivière de l'État du Sud, soixante-douze heures plus tard.
Dans un premier temps acquittés, les deux principaux suspects R. Bryant et J.W Milam avaient finalement reconnus leur culpabilité dans cet ignoble meurtre en 1956, dans les colonnes de Look Magazine, une publication aujourd'hui disparue. La colère s'était alors emparée d'une partie de l’opinion publique américaine, donnant ensuite naissance au Mouvement pour les droits civiques, quelques années plus tard.
Un lieu-musée réparti sur trois sites
Le mémorial en hommage à Emmett Till sera réparti dans trois lieux de l'Illinois, l'État du nord des États-Unis, ainsi que dans le Mississippi. Parmi les trois lieux, l'église de Chicago qui avait accueilli le cercueil du petit garçon deviendra alors un monument national. En 1955, la mère d'Emmett avait insisté pour que le cercueil de son enfant soit ouvert, laissant apparaître les mutilations et le visage complètement défiguré de la victime.
La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a affirmé que le monument à la mémoire d'Emmett Till, doublé d'un musée, ferait partie de «l'histoire plus large de l'oppression des Américains noirs, de leur survie».