Le tribunal de Rome a relaxé le gardien d'un lycée accusé d'attouchements sexuels sur une élève de 17 ans pendant une dizaine de secondes. La justice a considéré que les circonstances de l'acte, «presque de l'effleurement», ne constituaient pas un délit. Ce qui a suscité l'indignation en Italie.
Un jugement de la honte pour les associations de parents d'élèves italiens. Jeudi 6 juillet dernier, le tribunal de Rome, en Italie, a relaxé un homme de 66 ans, gardien d'une école, qui avait agressé sexuellement une jeune fille de 17 ans. L'homme avait touché pendant «une dizaine de secondes» les fesses de l'adolescente.
Toutefois, les juges ont considéré que la «soudaineté de l'action, sans aucune insistance dans l'action de toucher», relevant «presque de l'effleurement», ne permettait pas de «caractériser l'intention libidineuse ou concupiscente généralement requise par le droit pénal», indique un papier d'Il Corriere della Serra.
Selon le quotidien italien, les faits remontent au 12 avril 2022, lorsque la jeune fille a senti son pantalon tomber de ses hanches. Elle a raconté aux juges qu'une personne aurait mis ses mains dans son pantalon, sous sa culotte, touchant ses fesses. La fille s'est aperçue qu'il s'agissait du concierge, qui est reparti sans dire un mot.
De son côté, le tribunal a rejeté les réquisitions du parquet, qui avait demandé trois et demi de prison à l'encontre du gardien. Il avait prétendu devant la justice qu'il s'agissait d'un acte de plaisanterie. Celle-ci a trouvé ces justifications «convaincantes».
«J'espère que le procureur fera appel»
De son côté, l'élève a donné une interview au même journal où elle fait part de sa déception. «Le concierge m'a pris par-derrière sans rien dire. Il a tripoté mes fesses puis il m'a soulevé suffisamment pour blesser mes parties intimes. Ceci, du moins pour moi, n'est pas une blague. Ce n'est pas comme ça qu'un vieil homme plaisante avec une fille de 17 ans», a-t-elle raconté.
Ce jugement a suscité l'indignation en Italie depuis qu'il a été rendu public. L'association des Élèves du Latium a vivement protesté par l'intermédiaire de sa présidente, Tullia Narciso : «Nous sommes indignés par la motivation du jugement [...] Une nouvelle fois, un attouchement n'est pas reconnu comme tel, cette fois en raison de sa durée. Nous voulons nous sentir en sécurité partout, et en particulier à l'école, qui devrait enseigner à reconnaître et éliminer les violences et les discriminations», a-t-elle soutenu.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux lycéens et étudiants ont exprimé leur solidarité avec la jeune fille. Dans des vidéos publiées sur Instagram ou TikTok, ils se filment en se palpant la poitrine pendant 10 secondes, montrant le caractère prolongé de l'acte, loin d'être bref.
La jeune fille, espère que «le procureur [fera] appel, car s'il ne le faisait pas, je le vivrais comme une trahison». À ce jour, le parquet n'a pas encore fait appel de la décision.