Ce jeudi, six magistrats conservateurs de la Cour suprême des États-Unis, ont mis fin aux programmes de discrimination positive dans les universités, mis en place dans les années 1960.
La Cour suprême des Etats-Unis a fait tomber, ce jeudi 29 juin, un des acquis de la lutte pour les droits civiques des années 1960, en mettant un terme aux programmes de discrimination positive à l'université.
Ses six juges conservateurs ont jugé - contre l'avis de leurs trois consoeurs progressistes - contraire à la Constitution les procédures d'admission sur les campus prenant en compte la couleur de la peau ou l'origine ethnique des candidats.
«Beaucoup d'universités ont considéré, à tort, que le fondement de l'identité d'une personne n'était pas sa mise à l'épreuve, les compétences acquises ou les leçons apprises, mais la couleur de sa peau. Notre histoire constitutionnelle ne tolère pas ça. L'étudiant doit être traité en fonction de ses expériences individuelles, mais pas sur des critères raciaux», écrit le magistrat John Roberts, au nom de la majorité.
Un héritage de la ségrégation
À la fin des années 1960, plusieurs universités très sélectives avaient introduit des critères raciaux et ethniques dans leur procédure d'admission afin de corriger les inégalités issues du passé ségrégationniste des Etats-Unis et d'augmenter la part des étudiants noirs, hispaniques et amérindiens dans leurs effectifs.
Ces politiques dites de «discrimination positive» ont toujours été très critiquées dans les milieux conservateurs, qui les jugent opaques et y voient du «racisme inversé».
Saisie à plusieurs reprises depuis 1978, la Cour suprême avait interdit les quotas, mais avait toujours autorisé les universités à prendre en compte, parmi d'autres, les critères raciaux. Jusqu'ici, elle jugeait «légitime» la recherche d'une plus grande diversité sur les campus.