Après des mois de blocage, la Chambre des Représentants a finalement voté ce mercredi 31 mai une loi permettant de relever le plafond de la dette.
La perspective d’un défaut de paiement, qui mettrait l’économie américaine en péril, s’éloigne peu à peu. Après des mois de blocage entre le gouvernement américain et ses opposants républicains, la Chambre des Représentants a finalement approuvé un projet de loi visant à suspendre temporairement le plafond de la dette nationale, jusqu’au 1er janvier 2025.
Ce texte a été approuvé à 314 voix contre 117, et doit encore être adopté par le Sénat puis être déposé sur le bureau du président Joe Biden pour être promulgué. Le Trésor américain avait annoncé que les Etats-Unis se trouveraient très probablement en défaut de paiement dès le 5 juin si un accord n’était pas trouvé entre les Démocrates et les Républicains, mettant la pression sur les dirigeants des deux partis.
Dans un communiqué diffusé par la Maison blanche, le président Joe Biden a souligné que la Chambre basse du Congrès américain avait «franchi une étape cruciale» pour éviter le défaut de paiement et pour «protéger la reprise économique historique» des Etats-Unis. Il a toutefois nuancé : «Cet accord budgétaire est un compromis bipartisan. Aucune des parties n’a obtenu tout ce qu’elle voulait.» Sur Twitter, il a appelé le Sénat à voter rapidement le projet de loi pour écarter définitivement le risque de défaut de paiement.
Tonight, the House took a critical step forward to prevent a first-ever default and protect our country’s hard-earned and historic economic recovery.
I have been clear that the only path forward is a bipartisan compromise that can earn the support of both parties. This agreement…— President Biden (@POTUS) June 1, 2023
Le gouvernement américain et les Républicains se sont opposés pendant de longs mois sur la question du relèvement du plafond de la dette. Le gouvernement avait en effet besoin de l’accord des Républicains, majoritaires à la Chambre des Représentants depuis les dernières élections, pour relever le plafond. Alors que l’exécutif le juge indispensable pour l’économie américaine, ses opposants refusaient de leur accorder ce relèvement sans la promesse d’une limitation des dépenses publiques.
Au terme de longues journées de négociations, Joe Biden et Kevin McCarthy, le leader républicain de la Chambre des Représentants, étaient parvenus le week-end dernier à un «accord de principe». Les Républicains ont ainsi permis à l’exécutif de relever le plafond de la dette, qui était fixé à 31.400 milliards de dollars, pendant deux ans, jusqu’aux élections de 2024. De son côté, le gouvernement américain a consenti à limiter certaines dépenses publiques, mais pas autant que ce qui était réclamé par les Républicains.
Kevin McCarthy a estimé, lors d’une conférence de presse après l’adoption du projet de loi, que le vote «plaçait le citoyen américain en priorité» en réalisant «ce qu’aucune mandature précédente n’avait pas réussi jusqu’ici», à savoir réduire les dépenses fédérales.