Ce samedi 24 juin, des dizaines de paroissiens du Nicaragua se sont battus à coup de «chilillo», confectionné à partir d’un pénis de taureau séché, devant l'église de San Juan de Oriente. Une tradition religieuse datant de quatre siècles.
Pour expier leurs péchés ou par goût pour l'adrénaline, des dizaines de paroissiens se sont battus samedi à coups de pénis de taureau séché, une tradition religieuse vieille de quatre siècles, à San Juan de Oriente, dans le sud du Nicaragua.
Le rituel, appelé danse des «chinegros», s'est déroulé dans une rue devant l'église de cette ville de 5.000 habitants, en marge d'une messe célébrée par le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua, devant des centaines de fidèles.
Cette fête catholique aux racines indigènes se déroule au moins depuis le XVIIème siècle pour la Saint-Jean-Baptiste entre le 23 et le 26 juin.
Après s'être noirci le visage avec du charbon, les hommes s'affrontent à coups de «chilillo», un fouet confectionné à l'aide d'une verge de taureau séchée qui laisse de profondes marques sur le corps et les bras des combattants. Les coups au visage et en dessous de la ceinture sont interdits, de même que continuer à frapper l'adversaire quand il se replie.
«Pour moi, c'est assez déstressant», a raconté à l'AFP un des participants, Isaac Norori, 39 ans. «J'aime ça, j'adore ça, je ne sais pas pourquoi, mais je ne veux pas dire que je suis masochiste».
«Le jeu peut paraître un peu fort pour ceux qui n'ont pas l'habitude. Mais comme vous pouvez le voir, c'est beau, c'est coloré, c'est quelque chose d'unique et de très agréable à pratiquer», a commenté pour sa part Jefrey Vanegas, 23 ans.
«Ici c'est un village d'origine indigène. Le côté indigène a beaucoup d'influence, mais la foi profonde de ces gens en a aussi», a déclaré le cardinal Brenes.