Le président américain Joe Biden a utilisé le terme de «comédie» pour définir la réélection du président Daniel Ortega à la tête du Nicaragua ce dimanche 7 novembre, en raison des nombreuses irrégularités qui ont émaillé le scrutin.
Annoncé large vainqueur de l’élection présidentielle avec 75% des voix, selon les premiers résultats partiels, Daniel Ortega va entamer un cinquième mandat consécutif avec son épouse Rosario Murillo, vice-présidente du pays depuis 2017.
Pourtant, de nombreux procédés anti-démocratiques ont été détectés avant même le début de l’élection et ce jusqu’à son dénouement.
Statement from @POTUS on the "sham election" in #Nicaragua. https://t.co/0aeuLBS6FO
— Steve Herman (@W7VOA) November 8, 2021
«Ce que le président nicaraguayen Daniel Ortega et son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, ont orchestré aujourd'hui, c'est une élection pantomime qui n'était ni libre ni équitable, et certainement pas démocratique», a déploré Joe Biden dans un communiqué publié dimanche.
Sept candidats emprisonnés
Responsable de l’emprisonnement de 39 personnalités de l’opposition en amont du vote, dont sept candidats à la présidentielle, le régime mené par le leader nicaraguayen a également interdit de territoire certains grands médias américains, dont CNN et le Washington Post.
Dans la même lignée, le chef d’État, qui fêtera ses 76 ans ce jeudi 11 novembre, a interdit la présence d’observateurs indépendants pour assurer la tenue démocratique de cette élection présidentielle.
Une abstention forte
Afin de contrer une forte abstention attendue, le front sandiniste de libération nationale (FSLN et ancienne guérilla au pouvoir), sous l’impulsion du chef d’Etat, a organisé des tournées de porte-à-porte, dans un climat de terreur.
Le scrutin, qui a duré onze heures en présence de 30.000 policiers et militaires, a été marqué par un taux de participation de 65,34% selon le tribunal électoral du pays. Un chiffre contesté par les données d’Urnas Abiertas, un observatoire de l’opposition, attestant d’un taux d’abstention de 81,5%.
Une statistique qui a été dans le sens de celle fournie par le sondage Cid-Gallup, qui indique que 65% des habitants du Nicaragua auraient opté pour un candidat de l’opposition s’ils avaient eu le choix, contre seulement 19% pour le président sortant.