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Rébellion avortée en Russie : pourquoi Wagner a-t-il tenté de rouler sur Moscou avant de faire marche arrière ?

Wagner a pris le contrôle du principal centre de commandement militaire russe pour les opérations ukrainiennes à Rostov. [Stringer/REUTERS]

Aux côtés des troupes russes depuis le début de la guerre en Ukraine, le groupe armé Wagner a voulu se retourner contre Moscou ce samedi 24 juin. Alors que cette crise historique semblait fragiliser la Russie, les mercenaires ont toutefois décidé de reculer afin d'éviter un «bain de sang».

Une guerre dans la guerre. Depuis vendredi, le Kremlin doit faire face à une escalade des tensions au sein de ses propres troupes. Le groupe Wagner, milice privée composée de mercenaires, s’est en effet retourné contre l’armée russe avant de se raviser.

Son leader, Evgueni Prigojine, a accusé l’état-major russe d’avoir mené des frappes meurtrières sur ses combattants à l’arrière du front ukrainien. Affirmant disposer de «25.000 combattants prêts à mourir», le chef mercenaire de 62 ans a alors appelé l'armée et la population russes à se joindre à lui, tout en se défendant de tout «coup d'Etat militaire». Le groupe armé a ainsi pris le contrôle du principal centre de commandement militaire russe pour les opérations ukrainiennes à Rostov.

Décidé, le chef de la milice a d'abord promis de renverser les principaux chefs militaires de Moscou avant d'annoncer que ses hommes retournaient dans leurs camps pour éviter un bain de sang.

De son côté, Vladimir Poutine a vigoureusement dénoncé la «trahison» d'Evgueni Prigojine, «provoquée par des ambitions démesurées et des intérêts personnels». Alors que le président russe évoquait un risque de «guerre civile», les services de sécurité russes ouvraient une enquête pour «appel à la mutinerie».

Une crise inévitable ?

Les premières frictions entre Wagner et l’armée russe sont apparues dès janvier. En s’appropriant la victoire de la ville ukrainienne de Soledar, sans mentionner l’aide de la milice, l’armée a fait naître quelques ressentiments du côté de Wagner.

Mais c'est à l'occasion de la prise de Bakhmout (est de l’Ukraine) en mai 2023, que les tensions avec l'état-major se sont accentuées : Evgueni Prigojine a accusé l’armée russe de priver Wagner de munitions et a multiplié les vidéos dans lesquelles il insulte les commandants russes.

Ce samedi en appelant au soulèvement de l’armée et de la population russes contre l’état-major, le chef de la milice a encore franchi un cap. Alors qu’il jurait «d’aller jusqu’au bout», ses colonnes ont fait demi-tour et sont parties dans la direction opposée à Moscou. L'avenir du leader de Wagner est pour l'heure incertain.

Pour l’Ukraine, la rébellion du groupe constitue tout de même une opportunité pour le pays. Le Kremlin a engagé un processus conduisant à sa propre destruction en envahissant l'Ukraine, a estimé Ganna Maliar, la vice-ministre ukrainienne de la Défense. «La faiblesse de la Russie est évidente», a quant à lui commenté le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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